L'Orient au prisme du répertoire lyrique et chorégraphique (1700-1760)

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Dès son origine, l’Académie royale de Musique avait mis en scène des personnages orientaux. Mais ceux-ci connaissent une faveur croissante au XVIIIe siècle. À l’origine personnages fugitifs, apparaissant en général au cours de divertissements, à partir de L’Europe galante ils peuvent devenir de véritables actants. Après les Turcs et les Maures, et occasionnellement les Chinois, ce sont les Persans et les Égyptiens qui bénéficient d’une véritable mode.

Comment l’Orient est-il représenté sur la scène de l’Académie Royale de Musique ? À travers l’iconographie conservée, on peut constater que l’effet d’exotisme repose sur une fantaisie qui ne vise pas à l’exactitude ethnographique. Il semble en avoir été de même pour les chorégraphies, même si le répertoire oriental, comme l’ensemble du répertoire, a été le lieu d’expérimentation et de développement de la « danse en action ». En définitive, cette représentation fantasmée de l’orient renvoie surtout aux préoccupations l’occident : elle exprime la confiance dans la civilisation face à la barbarie et l’adhésion à un christianisme fortement teinté de déisme ; ces thèmes s’expriment à travers des œuvres dont la coloration maçonnique devient de plus en plus appuyée. L’Orient, à la fois distant et susceptible d’une lecture allégorique, devient ainsi pour le spectateur de l’Académie Royale de Musique une nouvelle antiquité.

Les Indes galantes, entrée « Les Fleurs », sc. VIII.
BALLET DES FLEURS
Ce ballet représente pittoresquement le sort des Fleurs dans un jardin. On les a personnifiées ainsi que Borée, les Aquilons et Zéphire, pour donner de l’âme à cette peinture galante, exécutée par d’aimables esclaves de l’un et l’autre sexe. D’abord les Fleurs choisies qui peuvent briller davantage au théâtre dansent ensemble et forment un parterre qui varie à chaque instant. La Rose, leur reine, danse seule. La fête est interrompue par un orage qu’amène Borée ; les Fleurs en éprouvent de la colère ; la Rose résiste plus longtemps à l’ennemi qui la persécute : les pas de Borée expriment son impétuosité et sa fureur ; les attitudes de la Rose peignent sa douceur et ses craintes. Zéphire arrive avec la clarté renaissante ; il ranime et relève les Fleurs abattues par la tempête, et termine leur triomphe et le sien par les hommages que sa tendresse rend à la Rose.

Cahusac, Louis de, La Danse ancienne et moderne (1754) :
Mademoiselle Sallé… qui raisonnait tout ce qu’elle avait à faire, avait eu l’adresse de placer une action épisodique fort ingénieuse dans la passacaille de l’Europe galante.
Cette danseuse paraissait au milieu de ses rivales, avec les grâces et les désirs d’une jeune odalisque qui a des desseins sur le cœur de son maître. Sa danse était formée de toutes les jolies attitudes qui peuvent peindre une pareille passion. Elle l’animait par degrés : on lisait, dans ses expressions, une suite de sentiments : on la voyait flottante tour à tour entre la crainte ey l’espérance ; mai, au moment où le sultant donne le mouchoir à la sultane favorite, son visage, ses regards, tout son maintien prenaient rapidement une forme nouvelle. Elle s’arrachait du théâtre avec cette espèce de désespoir des âmes vives et tendres, qui ne s’exprime que par un excès d’accablement. (La Danse ancienne et moderne, Desjonquères / Centre National de la Danse, 2004, II, IV, 11, « Des actions épisodiques dans la danse », pp. 236).

La Naissance d’Osiris ou La Fête Pamilie, Ballet allégorique (1754) :
Les Temples des Anciens Egyptiens étoient entourés de plusieurs avenues de Colonnes, et ne ressembloient point aux modeles que nous avons des Temples de Grecs et des Romains. V. Paul Lucas.

La Porte, Joseph et Clément, Jean Marie Bernard, Anecdotes dramatiques, « Zoroastre, 1749 » :
L’Architecture du cinquieme Acte représentoit un Temple superbe, dont les colonnes cannelées étoient d’or, et ornées de quantité d’Escarboucles et de Rubis, qui jetoient un éclat pareille (sic) à celui du feu le plus brillant et le plus vif. Les colonnes, posées sur des bases, et surmontées par des chapiteaux de ce métal précieux, portoient des voûtes ornées de Mozaïques, dont le fond verd étoit relevé par des compartimens d’or et d’argent, qui offroient un coup-d’œil admirable. Un Dôme, dont la grandeur et la hauteur paroissoient immenses, formoit le Sanctuaire, qui étoit séparé du reste de l’Edifice par une balustrade d’or ; et au milieu de ce Sanctuaire étoit un magnifique Autel, sur lequel on voyoit brûler le feu sacré. Enfin, aux deux côtés du Temple, on apercevoit de superbes Galeries, qui étoient ornées de guirlandes de lauriers, de mirthes et de fleurs. C’étoit dans ce Temple superbe, que se faisoit la cérémonie du couronnement et du mariage de Zoroastre. (Anecdotes dramatiques, Veuve Duchesne, 1775, t. II, pp. 283-284.)

Zoroastre, version de 1756 :
On avoit esperé pouvoir offrir dans les habillemens de cet Opera, le tableau pittoresque de l’ancienne maniere d’Etre des nations qui y ont été introduites. Des obstacles impévus ont éloigné l’exécution de la plus grande partie de ce projet. Sans doute naitra-t’il un jour des circonstances plus heureuses. On peut augurer que les François ne voudront pas se priver long-tems d’un plaisir si conforme à cette instruction devenue générale, qui les distingue avec tant d’avantage de tous les autres Peuples de la terre. C’est ici une occasion honorable pour eux de se livrer à ce bon gout naturel qui els engage à sacrifier, du premier coup d’œil, toutes les vieilles routines qui enchainent et déshonorent les Arts, aux nouveautés heureuses qui embillissent leur succès, qui font la preuve de leurs progrès, et les seuls augures certains de leur durée.

Noverre, Jean-Georges, Lettres sur la danse (1760) ; Ramsay, 1978 :
Le ballet bien composé est une peinture vivante des passions, des mœurs, des usages, des cérémonies et du costume de tous les peuples de la terre ; conséquemment, il doit être pantomime dans tous les genres et parler à l’âme par les yeux. (I, pp. 102-103.)
Dans les décorations de goût et d’idée, comme palais chinois, place publique de Constantinople, ornés pour une fête, genre bizarre qui ne soumet la composition à aucune règle sévère, qui laisse un champ libre au génie et dont le mérite augmente à proportion de la singularité que le peintre y répand, dans ces sortes de décorations, dis-je, brillantes en couleurs, chargées d’étoffes, rehaussées d’or et d’argent, il faut des habits drapés dans le costume, mais il les faut simple et dans des nuances entièrement opposées à celles qui éclatent le plus dans la décoration. (VI, p. 145.)
Chaque peuple a des lois, des coutumes, des usages, des modes et des cérémonies opposées ; chaque nation diffère dans ses goûts, dans son architecture, dans sa manière de cultiver les arts ; celui d’un habile peintre est donc de saisir cette variété ; son pinceau doit être fidèle ; s’il n’est de tous les pays, il cesse d’être vrai et n’est plus en droit de plaire.
Le dessinateur pour les habits ne consulte personne ; il sacrifie souvent le costume d’un peuple ancien à la mode du jour, ou au caprice d’une danseuse ou d’une chanteuse en réputation.
Le maître de ballets n’est instruit de rien : on le charge d’une partition ; il compose les danses sur la musique qui lui est présentée ; il distribue les pas particuliers, et l’habillement donne ensuite un nom et un caractère à la danse. (VIII, p. 173.)
Passons au vêtement. La variété et la vérité dans le costume y sont aussi rares que dans la musique, dans les ballets et dans la danse simple…. Grec, Romain, berger, Chasseur, Guerrier, faune, Silvain, Jeux, Plaisirs, Ris, tritons, vents, Feux, Songes, grand Prêtre et Sacrificateurs : tous les habits de ces personnages sont coupés sur le même patron, et ne diffèrent que par la couleur et les embellissements que la profusion bien plus que le goût jette au hasard… Que devient la vérité ? Où est la vraisemblance ? D’où naîtra l’illusion… je ne voudrais plus de ces tonnelets raides qui dans certaines positions de la danse placent, pour ainsi dire, la hanche à l’épaule, et qui en éclipsent tous les contours. Je bannirais tout arrangement symétrique dans les habits ; arrangement froid qui désigne l’art sans goût et qui n’a nulle grâce. (VIII, pp. 190-191.)

Les Indes galantes, entrée « Le Turc généreux » :
Scène V
VALERE, ÉMILIE.
Valère.
Fut-il jamais un cœur plus généreux?
Digne de notre éloge, il ne veut pas l’entendre...
Au plus parfait bonheur il a droit de prétendre,
Si la vertu peut rendre heureux.

La Première Entrée du ballet qu’on hasarde aujourd’hui est copiée d’après un illustre original. C’est le grand vizir Topal Osman, si connu par l’excès de sa générosité. On peut en lire l’histoire dans le Mercure de France de janvier 1734.
J’espère que l’on conviendra que le modèle respectable que j’ai choisi pour former mon vertueux Bacha, autorise les traits que j’ai donnés à la copie : Un Turc semblable n’est pas un héros imaginaire ; et quand il aime, il est susceptible d’une tendresse plus noble et plus délicate que celle des Orientaux. Son cœur est capable des efforts les plus magnanimes. (Avertissement du ballet.)

Mercure de France, janvier 1734 :
Osman avoit reçu dans le Sérail du Grand Seigneur l’éducation qui n’étoit autrefois destinée qu’aux Enfans de Tribut, (a) Chrétiens de naissance. Les Turcs ont depuis brigué ces Places pour leurs propres Enfans ensorte qu’aujourd’hui presque tous les Eleves du Sérail sont de race Turque.
(a) Voyez Ricaut, Etat présent de l’Empire Ottoman.
(…)
… Le vieux Arniaud âgé de soixante et doue ans, accompagné de son fils, fut introduit devant le Grand Visir. Il les reçût en présence des plus grands Officiers de l’Empire, avec les témoignages de la plus tendre affection. Vous voyez, dit-il, en adressant la parole aux Turcs qui l’environnoient, et leur montrant les Esclaves rachetez, vous voye vos freres qui joüissent de la liberté après avoir langui dans l’esclavage : ce François est leur libérateur. j’ai été esclave comme eux, ajouta-t’il, j’étois chargé de chaînes, percé de coups, couvert de blessures, voilà celui qui m’a racheté, qui m’a sauvé ; voilà mon Patron : liberté, vie, fortune, je lui dois tout…(Pp. 87-88.)
Il y a assurément de la grandeur d’ame dans la peinture que Topal-osman fit de son Esclavage et dans l’aveu public de son humiliation et des obligations qu’il avoit à son Libérateur ; mais il faudroit connoître le profond mépris et le fond d’éloignement que les préjugez de la Religion et de l’éducation isnpirent aux Turcs pour tout ce qui n’est point Musulman, et en particulier pour les Chrétiens, pour sentir toute la beauté et la noblesse de cette action, qui se passa aux yeux de toute sa Cour. (P. 90.)

D'Herbelot de Molainville, Barthélémy, Bibliothèque orientale, 1697 :
Ormoz, et, Ormozd. C’est le nom d’un Ange, Demon, ou Genie qui préside au premier jour de l’année Solaire des anciens Perses, et qui luy a donné son nom. Les Grecs ont appellé ce Genie, Oromasdes.
Ormozd… étoit regardé par les Sectateurs de Zoroastre, non seulement comme un bon Genie ; mais encore, comme le Prince d’entre eux, et comme étant aussi le Principe de tous les biens, et c’est luy que les Zoroastriens opposent à Aherman, appellé par les grecs, Arimanios, qu’ils croyoient être le Principe et l’Auteur de tous les maux.
PERI. (…) Le[s] Peri sont dans les anciens Romans de Perse ce que nous appellons dans les nôtres, Les Fées, et c’est un Pays particulier où ils habitent, que les Orientaux nomment, Ginnistan…
Ce qui est… certain, selon la Mythologie des orientaux, est, que les Peris ne dont point de mal, et qu’ils surpassent en beauté toutes les autres Creatures de leur Espece… Au contraire, les Dives, et particuliérement ceux qu’ils appellent, Div Nereh, Les Dives Masles, sont méchans, et sont fort laids, et font ordinairement la guerre aux Peris.

Abbé Bignon, Jean-Paul, Les Aventures d’Abdalla (1712-1714) :
« Consolez-vous, lui dit-elle en l’embrassant, consolez-vous de la perte que vous vene de faire de tant de bons Sujets, et ne craignez plus le fils de Schadi. cet ignorant s’amuse à présent à poursuivre dans l’air deux fantômes qui nous ressemblent, et qu’Ormoz (a), Roi des Péris du Ginnistan, lui a opposés. »
(a) Ormoz, ou Ormosd, Chef des génies favorables, connu aux Grecs sous le nom d’Oromasdes. (Éd. de 1773, t. II, p. 80.)

Ramsay, Chevalier de, Andrew Michael, Les Voyages de Cyrus, 1727 :
Ils (Cyrus et Cassandane) reconnurent que c’étoit l’école des mages, et furent surpris de voir, au lieu d’hommes séveres, tristes et rêveurs, un peuple aimable et poli. Ces philosophes regardoient la musique comme quelque chose de celeste ; ils la croyoient propre à calmer, et à dompter les passions ; c’est pourquoi ils commençoient et finissoient la journée par des concerts. Après quelques momens donnés le matin à cet exercice, ils menoient leurs disciples se promener dans des lieux agréables, mais en gardant le silence jusques à la montagne sacrée : là ils offroient leurs hommages aux dieux plûtôt par le cœur que par les paroles. C’étoit par la musique, la promenade et la priere, qu’ils se préparoient tous les jours à la contemplation de la vérité... (Livre III.)

Zoroastre dévoila à Cyrus les secrets de la nature, non seulement pour satisfaire à sa curiosité, mais pour lui faire reconnoître les marques d’une sagesse infinie répandues dans l’univers, et par-là le préparer à des instructions plus élevées sur la divinité et sur la religion. (Livre III.)

« Cependant ce que nous sçavons ici-bas de la nature, ne regarde que ses proprietés superficielles ; il ne nous est pas permis de pénetrer jusques dans l’essence intime des choses. Ce point de l’immensité dans lequel nous sommes relegués, depuis que nous animons des corps mortels, n’est pas ce qu’il étoit autrefois ; la force mouvante du premier principe est suspendüe et arrêtée ; tout est devenu difforme, obscur, irrégulier, semblable aux intelligences qui furent entraînées dans la révolte d’Arimane. » (Livre III.)

« Un feu pur et divin s’étend dans les espaces empyrées, par le moyen duquel se voyent non seulement les corps, mais les esprits : au milieu de cette immensité est le grand Oromaze premier principe de toutes choses ; il se répand par tout, mais c’est-là qu’il se manifeste d’une maniere plus éclatante. » (Livre III.)

« Arimane chef des jyngas, aspira à l’égalité avec le dieu Mythras ; et par son éloquence persuada peu-à-peu à tous les esprits de son espece de troubler l’harmonie universelle, et l’ordre de la monarchie céleste… Pour détourner les autres génies du même crime, et pour punir ces esprits audacieux, Oromaze ne fit que retirer ses rayons, et soudain la sphére d’Arimane devint un cahos, et une nuit éternelle, où la discorde, la haine, la confusion, l’anarchie, et la force seule dominent. Ces substances étherées se seroient tourmentées éternellement, si Oromaze n’avoit pas adouci leurs malheurs ; dans ses punitions il n’est jamais cruel ; il n’agit jamais par un motif de vengeance indigne de sa nature ; il eut compassion de leur état ; il leur prêta sa puissance pour dissiper le cahos. Aussi-tôt les atomes confus se debarassent, les elemens se debrouillent, se separent, et s’arrangent. Au milieu de l’abyme s’amasse un ocean de feu, qu’onappelle presentement le soleil… » (Livre III.)

Le mauvais principe troublera tout pendant neuf mille ans ; il viendra enfin un temps fixé par le destin, où Arimane sera totalement détruit et exterminé ; la terre changera de forme, l’harmonie universelle recommencera, et les hommes vivront heureux, sans aucun besoin corporel. Jusqu’à ce temps Oromaze se repose, et Mythras combat. » (Livre III.)

« Sonchis souverain pontife de Thebes » : « Alors Mercure lui (à Hermès Trismégiste) développa ainsi tous les secrets de la theologie égyptienne. L’état primitif de l’homme étoit bien différent de ce qu’il est aujourd’hui : au dehors toutes les parties de l’univers étoient dans une harmonie constante, au dedans tout étoit soumis à l’ordre immuable de la raison ; chacun portoit sa loi dans son cœur… le dieu Osiris , la déesse Isis, et leur fils Orus, venoient souvent converser avec les hommes, et leur apprenoient tousles mysteres de la sagesse… Typhon et ses compagnons, avoient habité autrefois le séjour des hommes ; mais enivrés par leur orgueil, ils s’oublierent jusqu’à vouloir escalader les cieux ; ils furent précipités, et ensevelis dans le centre de la terre. Ils sortirent de leurs abymes, percerent l’œuf du monde, y répandirent le mauvais principe… Osiris abandonna son corps, qui est la nature… Voilà l’état de la nature humaine : la déesse Isis va par toute la terre chercher les ames égarées, pour les ramener à l’empyrée, tandis que le dieu Orus attaque sans cesse le mauvais principe ; on dit qu’il rétablira enfin le régne d’Osiris, et bannira à jamais le monstre Typhon… Vous êtes, continue Mercure, de l’ancienne race des rois d’Égypte : le grand Osiris vous destine pour aller réformer ce royaume par vos sages loix. » (Livre III.)

Cyrus à Pythagore : « Je me suis hâté de venir ici non-seulement pour connoître les loix de Minos, mais encore pour apprendre de vous la doctrine d’Orphée sur le siecle d’or : on m’a dit qu’elle ressemble à celle des Perses sur l’empire d’Oromaze, et à celle des Egyptiens sur le regne d’Osiris. Je me plais à voir dans tous les pays les traces de ces grandes vérités. » (Livre VI.)

Daniel : « Le dessein de la loi et des prophetes, reprit Daniel, de nos cérémonies, de notre culte, de nos sacrifices, est de montrer que toutes les creatures étoient pures dès leur origine ; que tous les hommes naissent à present malades, corrompus, ignorans jusqu’à ne pas connoître leur maladie ; que la nature humaine ne peut être rétablie dans sa perfection que par l’avenement du messie. Ces trois idées dont les traces se remarquent dans toutes les religions, ont été transmises de siecle en siecle depuis le déluge jusqu’à nous… On en voit des vestiges plus marqués parmi les orientaux et les Egyptiens, parce qu’Abraham a été celebre dans l’Asie… » (Livre VIII.)

Zaïs (1748), Prologue :
Le Théâtre représente le Palais d’Oromasès, Roi des Génies. Oromasès est sur un trône formé des quatre Éléments. Tous les Génies sont répandus dans le Palais en différentes attitudes, & plongés dans un profond assoupissement.
L’Ouverture peint le débrouillement du Chaos, et le choc des Éléments lorsqu’ils sont séparés.
Scène première.
OROMASES, GENIES ELEMENTAIRES DES EMPIRES, etc.
Oromases.
Éveillez-vous troupe immortelle.
Le Destin parle en cet instant ;
Le monde que sa voix appelle
Sort des abîmes du néant.
Les Cieux, les airs, la terre & l’onde
Vont se mouvoir par vos commandements.
Conservez l’harmonie entre leurs mouvements,
Fixez l’ordre & les temps, soyez l’âme du monde.

Chœur des Génies.
Éveillons-nous, quittons pour jamais le repos.

Oromases.
Les Éléments soumis sont en votre puissance.

Oromases et le Chœur.
Volez, votre empire commence, /Volons, notre empire commence,
Où finit celui du chaos.

Scène II.
OROMASES, GENIES DES EMPIRES, etc., SYLPHES et SYLPHIDES.
Le fond du Théâtre représente un Horizon, tel qu’il est formé par l’Aurore.
Chœur des Sylphides.
La naissante Aurore
Embellit les airs.
Le ciel se colore,
L’éclat qui le dore
Pare l’Univers.
On voit un tourbillon de flammes, qui s’élance rapidement dans le fond, & qui redouble la clarté des Cieux.

Chœur.
Quelle lumière vient d’éclore !…
Quel rapide globe de feux !

Oromases alternativement avec le Chœur.
Astre éclatant répands la clarté la plus pure :
Commence ton cours glorieux.

Éclaire l’Univers, anime la nature,
Soleil, sois le chef-d’œuvre & le rival des Dieux.

On découvre dans l’éloignement des torrents impétueux qui se précipitent, ils se réunissent dans la plaine & forment une mer, dont les flots viennent se briser contre un rivage couvert de fleurs et d’arbres naissants.

Oromases.
Les torrents s’ouvrent sur un passage,
L’Onde se réunit…. les flots impétueux
Sont enchaînés par leur rivage.
On entend le chant des Oiseaux.

Une Sylphide.
Chantez oiseaux, chantez, votre aimable ramage
Exprime le plaisir, & l’inspire à nos cœurs.
Volez zéphyrs, volez sur ces naissantes fleurs,
Leur empire est votre partage.

Les Chœurs.
Terre, séjour délicieux,
Ta beauté nouvelle est l’image
Des Cieux.
Le Chœur est interrompu par une symphonie brillante.

Oromases.
Ciel ! Quels concerts se font entendre ?…

Chœur des Sylphides.
Un feu nouveau ranime notre cœur.

Scène III.
L’AMOUR, suivi des PLAISIRS et des JEUX, OROMASES et les GENIES de sa suite.

L’Amour.
Connaissez le Dieu du bonheur :
Sur vos jours je viens le répandre.

Je ne régnais que sur les Dieux :
Vous vivez, éprouvez la douceur de mes feux.

Zoroastre, 1749 :
On regarde Zoroastre comme l’Inventeur de la Magie, (a) et l’opinion la plus commune est qu’il fut le roi de la Bactriane.
Il n’est point d’homme dans l’antiquité dont les Auteurs et les Nations ayent écrit & conté tant de fables ; On ne s’est accordé ni sur le temps, ni sur le lieu de sa naissance ; on n’est guère plus certain des climat où il a plus constamment vécu, et de celui où il a cessé de vivre. (b)
Il fut l’instituteur de Mages ; il admettoit un bon & un mauvais principe, se combattant sans cesse, jusqu’à ce que l’auteur du bien pût remporter une victoire complète sur l’auteur du mal. (c) Il donnait au premier le nom d’Oromase ou de Lumière, & celui d’Ariman ou de Ténèbres au dernier. (d)
Il rendait un culte solemnel au Soleil & au feu ; mais il ne les honoroit, l’un (e) que comme le trône, l’autre que comme le symbole et l’image du principe immuable, qui étoit objet unique de son adoration.
Il supposait des Etres inférieurs inférieurs dans les différentes sphères, pour y maintenir cette harmonie, si nécessaire au repos du monde. Et selon Plutarque, il entretenait avec ces bons Génies le commerce le plus intime. C’était-là sa magie.
En offrant sur la Scene Lyrique un Personnage aussi célébre, on a crû ne devoir épargner ni recherches, ni soins pour rassembler les traits principaux qui le distinguent dans l’Histoire Ancienne (f), et c’est sur ces materiaux qu’on a tracé son caractere, et le plan de cet Ouvrage.)
On oppose à Zoroastre un Prêtre ambitieux, Ministre farouche du mauvais principe ; (et) on le suppose l’inventeur de cette autre magie, (g) dont la puissance redoutable émane des esprits des ténèbres.
On feint qu’Abramane par la force de ses enchantements, et surtout par la crainte de leurs effets, a établi le culte des Idoles (h) ; Mais ces Simulacres, sous des noms imposans, et plus à la portée des Peuples qu’il avoit séduits, ne sont que les esprits malfaisans, Ministres immortels des volontez du cruel Ariman, ou les emblêmes de ses divers attributs (i).
Il amuse ainsi par des Images et des Contes frivoles la crédulité de ces mêmes hommes, que son pouvoir magique fait trembler. Les mystères secrets sont réservez pour les Prêtres complices affreux de sa barbarie, de son ambition et de ses forfaits.
Ce Personnage et le contraste qu’il fournit, sont tirez du fonds du sujet même. Zoroastre (k) eut à combattre et à détruire l’idolâtrie répandue alors dans la Perse, ainsi que dans presque tout le reste du monde.

(a) On distingue deux sortes de Magie ; la Géocie qui est regardée comme diabolique ; & la Théurgie qui est toujours bienfaisante. (l’une diabolique, on la nomme Goetie ; l’autre, bienfaisante, on la nomme Theurgie.)
(b) Les bons Critiques s’accordent sur la pluralité des Zoroastres, comme sur la pluralité des Hercules (assurent qu’il y a eu plusieurs Zoroastres, comme plusieurs Hercules) ; par ce moyen on peut (il est aisé de) concilier les actions tout à fait contraires attribuées à ce personnage célèbre (les actions contraires que l’Histoire attribue à Zoroastre ; par exemple, le premier fut Instituteur des Mages, et il abolit les Temples ; le second, fut le Restaurateur de cette Secte, et il rétablit les Temples détruits, etc.). Prid. Hist. des J. Pli. Hist. hi. n. c. 1. Phil. or. de Stanley, mise en latin par leclerc. (Prid. Hist. des j. Pli. Hist. Hist. nat. liv. 30 ch. 1. Phil. Orient. de T. Stanley, mise en Latin par Leclerc.)
(c) Et haec duo contra se invicem insurgebant, & de victoria contendebant, donec lux viceret tenebras, & bonum malum. Hyde His. rel. vet. Perf.
(d) Le mauvais principe est nommé indifféremment Arimanius ou Ariman. (Dans le cours de cet ouvrage on a été obligé de se servir des expressions de lumiere et de tenebres pour parler la langue de Zoroastre.
(e) C’est l’opinion la plus commune, Voyez Arnobe, Platon, Herb. Bib. or. au mot Zerdach.
(f) Plu. de & Os. Huet. Consu. (Cons.) En. &c. (retour au texte)
(f) La Théurgie. (retour au texte)
(g) La Goetie. (retour au texte)
(h) Zoroastre eut à combattre & à détruire l’Idolâtrie répandue dans la Bactriane, dans la Perse & dans presque tout le reste du monde. (Acte premier, Scene premiere : Acte III, Scene IV. Acte IV. Scene V.
(j) Oromasès annonce ce dénouement Acte deuxième, Scène troisième ; par ces deux Vers.
Le Malheur a son terme & doit avoir son cours.
Il finit dès qu’il est extrême.
Dans le second Acte, on a mis en action le culte et les principes de Zoroastre. On lui oppose au quatrieme le culte secret et les principes d’Abramane. On a placé la Scène du second Acte aux Indes. Les Auteurs s’aacordent presque tous sur le lieu où la religion des Mages prit naissance, et c’est dans cette partie du Monde.
(k) On a suivi l’opinion des Auteurs qui font vivre et fleurir Zoroastre dans les tems les plus reculez.

Les Fêtes de l’Hymen et de l’Amour ou les Dieux d’Égypte (1747) :
Première entrée, « Osiris » :
On a imaginé qu’un Peuple instruit, respirant l’amour et le plaisir, mis en scene avec un Peuple d’Amazones sauvages, pouvoit produire un contraste agréable…

Scène II.
OSIRIS, ORTHESIE, MYRRINE, Suite d’OSIRIS, AMAZONES sauvages.
OSIRIS.
Je guide un peuple génereux
Qui, sans la redouter, fuit l’horreir de la guerre.
Il met tout son bonheur à faire des heureux.
Son art, cher aux Humains, orne, enrichit la terre ;
Il la rend par ses soins, la rivale des cieux.
Partagez avec nous ses bienfaits précieux.
ORTHESIE.
Qu’importent ces faux biens au cœur qui les ignore.
Crois-tu par leur appas désarmer nos rigueur ?
OSIRIS.
Amour, tu peux fléchir les plus sauvages cœurs.
C’est pour ta gloire, Amour, qu’aujourd’hui je t’implore.
à sa suite.
Vous qui suivez mes pas, offre à leurs regards
Les présens de Cerès, de Pomone et de Flore,
Et les aimables fruits des Arts.

PREMIER BALLET FIGURE.
Trois differens Quadrilles representans le Printemps, l’Eté, et l’Automne, offrent à Orthésie,
toutes les especes de fleurs et de fruits.
Ces trois troupes se perdent successivement dans les rangs des Amaones sauvages. MYRRINE suit la premiere.

Seconde entrée, « Canope » :
Scène V.
On place la Victime sur l’autel. le Grand-Prêtre saisit le coûteau sacré. Il leve le bras… Tout-à-coup le ciel s’obscurcit : Il part des cataractes, et du milieu du fleuve des éclats pareils à ceux du tonnerre. Les flots se soulevent, et forment un débordement formidable.
On voit le Dieu sur un char traîné par des crocodiles s’élancer du haut des cataractes, jusqu’au milieu du fleuve. Il est entouré de toute sa Cour.
(…)
CANOPE, au milieu du fleuve.
Peuple aveugle, peut-on m’honorer par un crime !
N’apprendras-tu jamais à connoître les Dieux ?
Fuis et respecte la victime.
Entraîne loin de moi tes Prêtres odieux.
CHŒUR DE PRESTRES ET DE PEUPLES.
Fuyons tous, fuyons tous.

Encyclopédie, art. « Fêtes de la cour de France » :
M. le duc de Gesvres (organisateur des fêtes du mariage du Dauphin) fit plus ; il voulut montrer combien il desiroit d’encourager les beaux Arts modernes, & il fit représenter deux grands ballets nouveaux, relatifs à la fête auguste qu’on célebroit, avec toute la dépense, l’habileté, & le goût dont ces deux ouvrages étoient susceptibles. « L’année galante » fit l’ouverture des fêtes & du théatre ; « Les fêtes de l’hymen & de l’amour » furent choisies pour en faire la clôture.
… Les machines nouvelles qui, pendant le long cours de ces fêtes magnifiques, parurent les plus dignes de loüange, furent, … 3°. les cataractes du Nil & le débordement de ce fleuve. Le vol rapide & surprenant du dieu qui partoit du haut des cataractes, & se précipitoit au milieu des flots irrités en maître suprème de tous ces torrens réunis pour servir sa colere, excita la surprise, & mérita le suffrage de l’assemblée la plus nombreuse & la plus auguste de l’univers. Cette machine formoit le noeud du second acte des fêtes de l’Hymen & de l’Amour, opéra de MM. de Cahusac & Rameau, qui fit la clôture des fêtes de cette année. » (B)

Inventaire du répertoire

Titre Genre Création Reprises après 1699 Lieux Poète Musicien Partie Lieu(x) de l'action Personnages Notes.
Le Carnaval Mascarade 1675 1700 ARM Divers Lully Scène dernière Paris ? Cérémonie turque : 2 Dervis dansants, Turcs dansants et musiciens.
Isis Tragédie 1677 1704, 1717, 1732 St-Germain, ARM Quinault Lully V Egypte Egyptiens.
Phaéton Tragédie 1683 1702, 1710, 1721, 1727, 1730, 1742, 1753 Versailles, ARM Quinault Lully II, III, V Egypte Egyptiens, Egyptiennes, Indiens, Indiennes.
Roland Tragédie 1685 1705, 1709, 1716, 1717, 1743, 1755 Versailles, ARM Quinault Lully I, III Insulaires orientaux / Peuples de Cathay.
Armide Tragédie 1686 1703, 1713-1714, 1724, 1740, 1745-1746, 1761 ARM Quinault Lully I Palestine Peuples de Damas.
Les Saisons Ballet 1695 1700, 1707, 1712, 1722 ARM Abbé Pic Collasse IV ("L'Hiver") Pagodes (Masques).
L'Europe galante Ballet 1697 1703, 1706, 1715, 1724, 1736, 1755, 1764 ARM La Motte Campra "La Turquie" / "L'Italie" Turcs, Bostangis, Sultanes, Icoglans / More et moresse.
Omphale Tragédie 1701 1702, 1721, 1733, 1752 ARM La Motte Destouches II Lydie Mores et moresses.
Tancrède Tragédie 1702 1707, 1717, 1729, 1738, 1750 ARM Danchet Campra Mores et Sarrazins, peuples de Palestine.
Fragments de M. de Lully Ballet 1702 ARM Danchet Campra "La Sérénade vénitienne" Un Oriental.
Le Triomphe de l'Amour (nouvelle version) Ballet 1705 ARM Quinault / Danchet Lully / Campra Entrée "Bacchus" More et moresque.
Issé Pastorale héroïque 1708 1719, 1733, 1741 Trianon (1ère version, 1697), 1708 La Motte Destouches V Chinois, Egyptiens (? non dansants) (Américains, Européens).
Manto la fée Opéra 1711 Aucune ARM Mennesson Stück Ziriane, princesse de Syrie / Syriens, Syriennes (I).
Les Amours de Mars et de Vénus Ballet 1712 ARM Danchet Campra III Suite de Momus: Pagode.
Les Fêtes de Thalie Ballet 1714 1735, 1745, 1754 ARM La Font Mouret I ("La Fille") / III, ("La Femme") Algériens / Pagode, Turcs et Turquesses (Masques).
Hypermnestre Tragédie 1716 1728, 1746 ARM La Font Gervais Prologue Egypte Egyptiens Jeux en l'honneur d'Isis.
"Le Cariselli" Entrée 1717 ARM ARM Danchet Campra Chinois, Chinois (Masques) Entrée ajoutée aux Fragments de M. de Lully), reprise.
Fragments de ballets Ballet 1717 ARM Quinault / Danchet Lully / Campra "Le Bal interrompu" Turcs et Turquesses (Masques).
Sémiramis Tragédie 1718 Aucune ARM Roy Destouches Zoroastre, Babyloniens, Génies élémentaires.
Renaud ou La Suite d'Armide Tragédie 1720 ARM Pellegrin Desmarest Sarrasins.
La Reine des Péris Comédie persane 1725 ARM Fuzelier Aubert Ginnistan, pays des Péris Dives, Péris, Indiens, Arabes, Japonais, Chinois.
Pyrame et Thisbé Tragédie 1726 1740, 1759, 1771 ARM La Serre Rebel et Francœur Zoroastre, Assyriens, Esprits aériens et terrestres Débuts de Servandoni à l'ARM.
Orion Tragédie 1726 ARM La Font / Pellegrin La Coste Egypte Egyptiens.
Tarsis et Zélie Tragédie 1728 ARM La Serre Rebel et Francœur Prologue "Un lieu désert…" Génies malfaisants / Génies bienfaisants.
Jephté Tragédie 1732 ARM Pellegrin Montéclair Galaad Hébreux Prologue: Vérité et Fable. Fin heureuse.
L’Empire de l’Amour Ballet 1733 1741 ARM Moncrif Brassac Les Génies du feu / Les Demi-dieux Génies du feu / Egyptiens.
Pirithoüs Tragédie 1723 1734 ARM La Serre Mouret Prologue Turcs Peuples considérables de l'Europe. Ajoutés en 1734.
Les Grâces Ballet héroïque 1735 1744 ARM Roy Mouret Prologue Egypte Prêtres égyptiens.
Les Indes galantes Ballet héroïque 1735 1736, 1743, 1751 ARM Fuzelier Rameau Le Turc généreux / Les Fleurs Une île turque / Turcs chantants (Esclaves africains, matelots) / Persans, Zéphyre, Borée, Fleurs.
Scanderberg Tragédie 1735 ARM La Motte / La Serre Rebel et Francœur Andrinople. Mosquée (V) par Servandoni Turcs, Sultanes, Odalisques, Bostangis, Janissaires, Spahis, Asiatiques, 1763 : Le Turc devient généreux.
Les Romans Ballet héroïque 1736 ARM Bonneval Niel Prologue / "La Féerie" Chinois, Indiens, Turcs suivants de la Fiction / Génies élémentaires.
Les Génies Ballet 1736 ARM Fleury Duval Divers Zoroastre, Génies élémentaires Gnomes en peuples orientaux (II).
Les Voyages de l’Amour Ballet 1736 ARM La Bruère Boismortier "La Ville" Une solitude Alcidon, Esprits élémentaires.
Zaïde, reine de Grenade Ballet héroïque 1739 1745, 1756 ARM Abbé de la Mare Royer Grenade Maures, soldats turcs.
Les Demi-dieux (Linus) Nouvel acte de L'Empire de l'Amour 1741 1750 ARM Moncrif Brassac Egypte Egyptiens.
Nitetis Tragédie 1741 ARM La Serre Mion Memphis Egyptiens, Génies élémentaires, Persans.
L'Ecole des Amants Ballet 1744 1745 ARM Fuzelier Niel 4e entrée ajoutée en 1745 Maure et Turc.
Zélindor, roi des Sylphes Ballet en un acte 1745 1746, 1747, 1749, 1752 Versailles, ARM Moncrif Rebel et Francœur Campagne Génies élémentaires.
Les Fêtes de l'Hymen et de l'Amour ou Les Dieux d'Egypte Ballet héroïque 1747 1748, 1754 Versailles, ARM Cahusac Rameau Egypte Egyptiens divers, Sauvages et Sauvagesses. (I) Second mariage du Dauphin.
Almasis Ballet en un acte 1747 1750 Versailles, ARM Moncrif Royer Ile fortunée Indiens, Indiennes, Génies (soutenant un trophée).
Zaïs Ballet héroïque 1748 1761 ARM Cahusac Rameau Indéterminé Oromasès Génies élémentaires.
Zoroastre Tragédie 1749 1756 ARM Cahusac Rameau Bactriane Oromasès, Zoroastre, Persans, Génies.
Les Génies tutélaires Divertissement 1751 ARM Moncrif Rebel et Francœur Globe du monde, trône des Fées et des Génies Suivantes de la Fée de l'Asie Naissance du duc de Bourgogne.
La Naissance d'Osiris ou La Fête Pamilie Ballet allégorique 1754 Fontainebleau Thèbes, temple de Jupiter Egyptiens.
Les Paladins Comédie-ballet 1760 Duplat de Monticourt Duplat de Monticourt Rameau III Italie ? Chinois, Chinoises, Pagodes comiques suivants de Manto.
L’Orient au prisme du répertoire lyrique et chorégraphique (1700-1760).
Jean-Noël Laurenti et Nathalie Lecomte.

Choix bibliographique

Bignon, abbé Jean-Paul, Les Aventures d’Abdalla, ou son voyage à l’Isle de Borico, Traduction de l’Arabe, nouvelle éd., La Haye-Paris, Musier, 1773.
Cahusac, Louis de, La Danse ancienne et moderne, La Haye, J. Neaulme, 1754. ; éd. par Nathalie Lecomte et Laura Naudeix, Jean-Noël Laurenti, Desjonquères / Centre National de la Danse, 2004.
Feuillet, Raoul-Auger, Choregraphie ou l’art décrire la dance par caracteres, figures et signes démonstratifs, Paris, chez l’auteur et chez Michel Brunet, 1ère éd., 1700, rééd. Arnaldo Forni, Bologne, 2004, d’après la 2e éd., 1701.
Herbelot de Molainville, Barthélémy d’, Bibliothèque orientale, Barbin, Compagnie des Libraires, 1697.
L'Abbé, Anthony, A New Collection of Dances, Containing a great Number of the best Ball and Stage Dances. Recollected, put in Characters, and engraved, by Monsieur Roussau, Dancing-Master, 1725.
Laporte, abbé Joseph de, et Clément, Jean-Marie-Bernard, Anecdotes dramatiques, Duchesne, 1775.
Lucas, Paul, Voyages du Sieur Paul Lucas, Vandive / Simart, 1704-1712 ; Publications de l’Université de Saint-Etienne, 1998/2004.
Naudot, Jacques-Christophe, Chansons notées de la très vénérable Confrérie des Francs-Maçons, s.l.n.d., 1737 ; réimpr. Société de Musicologie de Languedoc, s.d.
Noverre, Jean-Georges, Lettres sur la danse, Lyon, Aimé Delaroche, 1760 ; Ramsay, 1978.
Ramsay, André-Michel, Les Voyages de Cyrus, Quilliau, 1727.
Terrasson, Abbé Jean, Séthos, histoire, ou Vie tirée des monumens anecdotes de l'ancienne Égypte, Guérin, 1731.
Benoit, Marcelle, dir., Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Fayard, 1992.
Chaybany, Jeanne, Les Voyages en Perse et la pensée française au XVIIIe siècle, Téhéran, Imprimerie du Ministère de l’Information, 1971.
Cherel, Albert, Un aventurier religieux au XVIIIe siècle, André-Michel Ramsay, Perrin, 1926.
Chevallier, Pierre, Les Ducs sous l’Acacia ou Les premiers pas de la Franc-maçonnerie française, 1725-1743, rééd. Genève-Paris, Slatkine, 1994.
Cotte, Roger, La Musique maçonnique et ses Musiciens, Le Mans, Editions du Borrégo, 2e éd., 1991.
Fajon, Robert, L’Opéra à Paris du Roi Soleil à Louis le Bien-Aimé, Genève-Paris, Slatkine, 1984.
Kintzler, Catherine, Jean-Philippe Rameau. Splendeur et naufrage de l'esthétique du plaisir à l'âge classique, troisième édition, revue et augmentée, Minerve, 2011.
La Gorce, Jérôme de, Féeries d’opéra, Décors, machines et costumes en France, 1645-1765, Éditions du Patrimoine, 1997.
-, L’Opéra à Paris au temps de Louis XIV, Histoire d’un théâtre, Desjonquères, 1992.
Lancelot, Francine, dir., La Belle Dance, Catalogue raisonné, Van Dieren, 1996.
Laurenti, Jean-Noël, Valeurs morales et religieuses sur la scène de l’Académie Royale de Musique (1669-1737), Genève, Droz, 2002.
Lecomte, Nathalie, L’orientalisme dans le ballet aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris I, UER d’Arts plastiques et Sciences de l’art, 1981.
Level, Brigitte, A travers deux siècles - Le Caveau - Société bachique et chantant, 1726-1939, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 1988.
Little, Meredith Ellis, Marsh, Carol, La Dance Noble, An Inventory of Dances and Sources, New York, Broude Brothers, 1992.

Référencé dans la conférence : Séminaire M2FR436B/M4FR436B : L'Orient théâtral
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