L'Orient ottoman dans la littérature géographique espagnole au Siècle d'or

Conférencier / conférencière

Cette conférence porte non sur la description géographique du monde ottoman, mais sur l’image des différents groupes humains qui le peuplent, en particulier de ceux que les textes désignent comme des « Turcs », diffusée par un ensemble de textes « géographiques » (cosmographies ou relations universelles, traités sur l’Empire ottoman, récits de voyages et de pélerinages) en Espagne.
Ces textes sont nombreux aux XVIe et XVIIe siècles, surtout à partir de l’affrontement direct entre monarchie espagnole et Empire ottoman (début XVIe siècle). Ils ont certes la particularité d’avoir été rédigés dans un contexte belliqueux (sous le règne de Charles Quint, affrontements dans le nord de l’Afrique, en Hongrie et autour de Vienne ; après Lépante, sous Philippe II, c’est la guerre de course en Méditerranée qui prédomine ; enfin résurgence de l’animosité contre les Turcs au moment du dernier siège de Vienne, à la fin du XVIIe siècle, qui coïncide avec une résurgence des publications) mais ils sont aussi marqués par l’influence de textes antérieurs, italiens ou français pour la plupart.
D’où une certaine ambivalence, une fluctuation permanente entre animosité et admiration envers les « Turcs ». Caractérisés en premier lieu par une situation de « chefs de file » de l’islam (ce qui amène les auteurs espagnols à décrire les pratiques de « la religion des Turcs » comme une nouveauté, alors qu’ils les connaissent pour les avoir observées chez les musulmans de la péninsule Ibérique, sans jamais mentionner ces derniers ou leurs descendants les morisques), les Turcs sont surtout vus comme les maîtres d’un empire. La suprématie politique commande une crainte mêlée d’admiration (on constate que les portraits des sultans les plus glorieux leur prêtent plusieurs des vertus que doivent posséder les princes chrétiens, et que les Turcs dans leur ensemble se voient créditer de qualités qui sont celles de soldats – essentiellement des janissaires – dont la tempérance, la force, la discipline…). Ces traits positifs et d’autres qui concernent les mœurs et le naturel rejoignent la description de la capitale ottomane dont les richesses et les beautés ont pour corollaire l’impression d’ordre et d’organisation. La fascination pour les Turcs cohabite donc avec l’inimitié, les rappels fréquents de l’affrontement, dans les textes espagnols.
Comme d’autres auteurs les Espagnols veillent à séparer soigneusement (et souvent très artificiellement) ceux qu’ils nomment les « Turcs », vus comme les maîtres, (les représentants de l’autorité du sultan), du reste des populations soumises à ce pouvoir. Distinction tout artificielle, car on n’ignore pas le nombre des renégats dans les plus hautes sphères de l’administration ottomane. Les « Arabes » (nomades) sont l’objet d’une certain respect en raison de leur réputation de rebelles et de pillards, mais les « maures » (on appelle ainsi généralement les populations citadines plus pacifiques) sont affublés de tous les vices (dont le « pecado nephando », qui n’est pas attribué avec régularité aux Turcs), de même que les Grecs et autres chrétiens d’Orient, caractérisés par leur sujétion et par toute une nomenclature de défauts. Au total, l’image des principales populations de l’Empire ottoman n’est pas différente de celle que donnent les textes français ; à ceci près que ces derniers ont tendance à s’orienter vers davantage de futilité et à développer les thèmes galants, tandis que les textes espagnols sont de plus en plus marqués par le thème de la captivité.
Ce qui caractérise davantage le traitement des thèmes turcs en Espagne, c’est l’utilisation qui est faite de la lutte contre les Turcs dans d’autres genres que la littérature « géographique ». Tout un discours de propagande basé sur le thème de la croisade permet de glorifier la monarchie. Cette fois, la continuité avec la Reconquête contre les musulmans de la péninsule est établie, et sert même d’argument pour revendiquer une mission traditionnellement dévolue aux Espagnols. Cette image flatteuse de la monarchie perdure après la fin des affrontements les plus violents. Il me semble enfin discerner une autre utilisation de l’Empire ottoman, dans la construction d’une image politique de la la monarchie espagnole, qui est elle aussi un empire : un rapport d’opposition est très tôt établi, dès l’époque de Charles Quint, entre la tyrannie ottomane et la monarchie catholique. Contrairement à ce que l’on constate dans d’autres littératures, les Turcs sont rarement utilisés en Espagne pour dénoncer les maux et les abus du pouvoir monarchique (on peut trouver une critique voilée de quelques travers espagnols dans le Viaje de Turquia anonyme du milieu du XVIe siècle, mais un pamphlet comme la « France-Turquie » n’a pas d’équivalent).

Chronologie des relations entre la monarchie espagnole et l’Empire ottoman

Conquêtes espagnoles en Berbérie (règne des Rois Catholiques)
1492 Fin de la Reconquête en Espagne (chute de Grenade) et expulsion des juifs.
1497 Melilla.
1505 Mazalquivir.
1508 Vélez de la Gomera.
1509 Oran.
1510 Bougie et le Peñón de Argel.
1511 Tripoli.
Règne de Charles Quint
1516 Conquête d’Alger par les frères Barberousse.
1518 Echec de l’expédition menée par Hugo de Moncada pour reprendre Alger aux Barberousse. Ceux-ci font allégeance au sultan ottoman.
1522 Les Turcs s’emparent de Rhodes. Les chevaliers de l’ordre de St Jean de Jérusalem se réfugient à Malte.
1525 Tous les musulmans de la couronne d’Aragon doivent se convertir (ceux de Castille ont déjà été baptisés en 1502).
1526 En Hongrie, bataille de Mohacs et mort du roi Louis II Jagellon, beau-frère de Charles Quint (il avait épousé Marie de Habsbourg, sœur de Charles Quint et de Ferdinand de Habsbourg, lequel avait épousé Anna Jagellon, sœur de Louis). Ferdinand revendique le trône de Hongrie en vertu d’accords établis entre les deux familles au moment de ces mariages, mais le sultan Soliman appuie Jean Sapolya.
1529 Vienne est assiégée par l’armée de Soliman, qui lève le camp rapidement.
1532 On redoute un second siège de Vienne par les Turcs. Charles Quint réunit une armée pour défendre la ville mais les Turcs ne s’approchent pas.
1532-34 Expéditions de Coron et de Patras : la flotte du génois Andrea Doria laisse une garnison à Coron.
1533 En juin Ferdinand signe un traité avec Soliman à propos de la Hongrie (abandon des entreprises des Habsbourgs dans les Balkans).
1533 Barberousse devient général de la mer du sultan
1534 La garnison laissée à Coron par Doria doit abandonner la place.
1534 Quelques mois après, Barberousse attaque Tunis et chasse du trône Muley Hasan, protégé par l’Espagne.
1535 Charles Quint remporte en personne la victoire de Tunis, replace sur le trône Muley Hasan, mais ne poursuit pas Barberousse jusqu’à Alger.
1538 Ligue entre Charles Quint, le pape et Venise contre les Turcs : entreprise de Castelnovo et bataille navale de la Prevesa. Victoire ottomane, à la suite de laquelle les Vénitiens signent la paix avec les Turcs en 1540.
1540 En Hongrie, à la mort de Jean Zapolya nouveau conflit entre Ferdinand de Habsbourg et les Turcs.
1541 Charles Quint tente de s’emparer d’Alger. Echec.
1545 En Hongrie, trêve avec les Turcs, puis en 1547 signature de la paix pour 5 ans.
1546 Mort de Barberousse.
1550 Pour répondre aux attaques du corsaire Turgut Reis (Dragut), les Espagnols s’emparent de Mahdyya sur la côte africaine.
1551 Dragut prend Tripoli.
1554 Les Espagnols perdent Bougie.
1556 Siège d’Oran
Règne de Philippe II (1556-1598)
1560 Désastre espagnol à Djerba (Los Gelves) : Piali Pacha détruit une flotte espagnole.
1564 Les Espagnols reprennent le Peñón de la Gomera aux Barbaresques.
1565 les Turcs assiègent Malte (échec).
1566 Les Turcs s’emparent de l’île de Chio, possession vénitienne.
1568-70 En Andalousie, dans l’ancien royaume de Grenade, révolte des morisques (descendants des musulmans d’Espagne, convertis mais soupçonnés de complicité avec les musulmans de l’extérieur). Les morisques appellent le sultan ottoman à leur aide (en vain). La répression de la révolte s’achève par la déportation des morisques vers l’intérieur des terres castillanes, afin de les éloigner des côtes.
1570-71 Conquête de l’île de Chypre par les Turcs.
1570 Eulj Ali, corsaire d’Alger, prend Tunis.
1571 La Sainte ligue constituée par l’Espagne, Venise et le pape remporte la victoire de Lépante sur les Turcs (la flotte chrétienne est commandée par don Juan de Austria, demi-frère de Philippe II). Par la suite, les alliés ne peuvent se mettre d’accord sur la suite des opérations, et la Ligue finit par se dissoudre (Venise signe la paix avec les Turcs en 1573).
1573 don Juan de Austria reprend Tunis.
1574 Eulj Ali reprend Tunis aux Espagnols.
1578 Mort du roi Sébastien du Portugal, sans héritier direct, à Alcazar-Kébir (Philippe II devient roi du Portugal en 1580).
Philippe III (1598-1621)
1609-1614 Expulsion des morisques de tous les royaumes espagnols.
Charles II (1665-1700)
1669 Les Turcs s’emparent de la Crète.
1683 Les Turcs assiègent Vienne.
1684 Constitution d’une ligue contre les Turcs (la monarchie espagnole n’en fait pas partie).
1687 Défaite des Turcs à Mohacs, et formation de l’empire austro-hongrois.

Bibliographie

Avant 1500
Libro del conocimiento de todos los reinos y tierras y senoríos que son por el mundo…, texte rédigé entre 1350 et 1360 par un franciscain en Espagne.
Clavijo, Ruy González de, ambassade auprès de Tamerlan (Tamurbec) en 1403, due au désir du roi de Castille Enrique III de nouer des contacts avec les souverains d’Orient. Texte publié en 1582 à Séville par Argote de Molina sous le titre Historia del Gran Tamorlán.
Tafur, Pero, voyage en 1436 (35 ?)-1439. Récit publié au XIXe siècle sous le titre Andanças e viages de Pero Tafur por diversas partes del mundo avidos, Madrid, 1874. Tafur visite Rhodes, Chypre, Babylone, les ruines de Troie, obtient une audience auprès du Grand Turc à Adrianopolis : son jugement sur les Turcs et leurs mœurs est admiratif.
Traduction en espagnol du récit de pèlerinage de Bernardo de Breidenbach, Viaje a Tierra santa, Zaragoza, Paulo Hurus, 1498.

Rois Catholiques - 1516
La Gran conquista de Ultramar, Salamanca, 1503 (récit des exploits des croisés, qui apporte peu d’information sur les Turcs).
Viñoles, Narcis, Suma de todas las crónicas del mundo llamada en latin Supplementum chronicarum orbis ab initio mundi ad annum 1485, Valencia, 1510. Traduction de l’italien (texte original de Filippo Foresti publié à Brescia en 1485). Compilation de fables sur les Turcs, présentés comme cruels, assoiffés de sang, dotés d’instincts bestiaux. D’après A. Mas, les auteurs du XVIe se sont peu inspirés de la Suma car ils trouvaient des informations plus fiables dans d’autres ouvrages.
Lisboa, Fray Antonio de et Mérida, fray Diego de, Tratado muy devoto del viage e misterios de Tierra santa de Jerusalen e del Monte Sinay, manuscrit 1512. Récit de pélerinage de deux hiéronymites.

Charles Quint - 1516-1556
Viaje e peregrinación que hizo el famoso poeta Juan del Encina en compañía del marqués de Tarifa…Voyage effectué en 1519-1520. Texte publié en 1606 avec le récit de Fadrique Enríquez de Ribera.
Traduction manuscrite de Teodoro Spandugino vers 1520 (selon A. Mas) par Diego de Torremocha : Carta para la sacra cessarea catolica magestad de nuestro señor Carlos Quinto emperador de los Romanos… enviada por Diego de Torremocha… que hizo de lengua toscana en romance castellano de los comentarios que obro de horden... por Theodoro Espanduyno patricio Constantinopolitano de la Origen de los príncipes turcos e de la horden de su casa y Corte e del modo de la governación e costumbre de aquella nación asi en paz como en guerra. Une traduction française avait été publiée à Paris en 1519. Par la suite d’autres éditions dans lesquelles le texte est associé au traité de Geuffroy.
Arcos, Cristóbal de, La muy lamentable conquista y cruenta batalla de Rodas, nuevamente sacada de la lengua latina en nuestro vulgar castellano y puesta por mejor modo que en el latín estaba por el bachiller..., Salamanca, 1526. Récit de la prise de Rhodes par les Turcs.
Arredondo y Alvarado, Gonzalo de, Castillo inexpugnable, defensorio de la fe... ouvrage de spiritualité se terminant par une Exhortación para yr contra el turco, y le vencer y anichilar la seta de Mahoma y toda infidelidad, y ganar la Tierra santa con famoso y bienaventurado triumpho, Burgos, juin 1528. Texte écrit après la conquête de Rhodes et de Buda par les Turcs.
Sepúlveda, Juan Ginés de, Oratio a Carolus Quintum ut bellum susciperet in Turcos, exhortation à combattre les Turcs, 1529 (manuscrit remis à Charles Quint à Bologne, où il débarque pour se faire couronner empereur par le pape Clément VII. Exercice de style, rédigé par Sepúlveda pour se faire valoir auprès de l’empereur. Par la suite, Sepúlveda devient chroniqueur officiel du monarque). Le texte a été traduit en espagnol et publié par Angel Losada dans les Tratados políticos de Juan Ginés de Sepúlveda, 1963. Édition plus récente dans les Obras completas de Sepúlveda, Excelentísimo ayuntamiento de Pozoblanco.
Guevara, Fray Antonio de, Verdadera información de la Tierra santa, Alcalá de Henares, 1533 (relation d’un pèlerinage effectué en 1530). Texte très connu, publié plusieurs fois au cours du XVIe siècle.
Díaz Tanco del Frejenal, Vasco, Libro titulado Palinodia de la nephanda y fiera nación de los Turcos, y de su engañoso arte y cruel manera de guerrear ; y de los imperios, reynos y provincias que han subjectado, y posseen con inquieta ferocidad, 1538. Traité qui se présente comme une compilation (fin du titre : « recopilado por »). Autre édition en 1547, puis traduction en italien par Alfonso Ulloa en 1558.
Traduction du traité de Paolo Giovio sous le titre Comentario de las cosas de los turcos. Traducido del italiano, Barcelone, 1543.
Coronica turquesa, compilation manuscrite dont les fragments sont datés de 1544-1545 :
o Origen de los turcos : texte tiré des oeuvres de l’italien Giovanni Maria Angiolello (fol 1-317)
o Los señores otomanos, traduction réalisée par Iñigo de Sarabia, datée du 16 sept 1545 (fol 317-318)
o El estado de la casa y corte del gran turco y la horden de su gente de guerra y de su contaduría, escribiola un caballero de Rodas : traduction réalisée par Juan Zumel de Sarabia, datée du 13 juillet 1544 (d’après Antoine Geuffroy, chevalier de l’ordre de St Jean de Jérusalem ou ordre de Rhodes : Estat de la cour du Grand Turc, l’ordre de sa gendarmerie et de ses finances avec un brief discours de leurs conquestes depuis le premier de ceste race, Paris, 1542. Puis éditions sous des titres différents, notamment Briesve description de la court du grand Turc et ung sommaire du règne des Ottomans. Avec ung abrégé de leurs folles superstitions…, 1543 et 1546. Texte répandu dans toute l’Europe, traduit en latin et en allemand, puis en anglais).
Traduction de la cosmographie de Peter Benewitz dit Apian, 1548 (texte latin 1524), d’après une édition française de Anvers, 1544.
Traduction de Boemus (Omnium gentium mores, leges et ritus, Lyon, 1536) par Francisco Thamara, Anvers, 1556 : Libro de las costumbres de todas las gentes del mundo y de las Indias.
Roca, Vicente, (caballero valenciano), Hystoria en la qual se trata de la origen y guerras que han tenido los Turcos desde su comienço hasta nuestros tiempos… (« recopilada »), Valencia, 1555.

Philippe II - 1556-1598
Viaje de Turquía 1557 ? Faux récit de captivité en Turquie, anonyme (attribué au docteur Andrés Laguna, à Cristóbal de Villalón et à d’autres auteurs) utilisant plusieurs sources dont Menavino, Busbecq et Spandugino… Il est certainement l’œuvre d’un érasmiste. Même si le récit manifeste l’intention de décrire « el mayor contrario y capital enemigo » de la monarchie et reprend quelques-uns des traits négatifs fréquemment attribués aux Turcs (peu instruits, jaloux, enclins à la sodomie et cruels avec leurs ennemis ), le héros, Pedro de Urdemalas, souligne surtout leurs qualités (propreté, dévotion, générosité, charité, justice…) et donne l’image d’une société ordonnée, faisant ressortir par contraste les failles et les défauts de la société espagnole du temps.
Laguna, Andrés, De origine regum Turcarum compendiosa quaedam perioche, Anvers, 1562 : court traité joint au Prognosticon de Torquato de Ferrare.
Salázar, Pedro de, Hispania victrix. Historia en la qual se cuentan muchas guerras sucedidas entre Christianos y Infieles asi en mar como en tierra (de 1546 à 1565), Medina del Campo, 1570.
Medina, Fray Antonio de (franciscain), Tratado de los mysterios y estaciones de la tierra sancta, Salamanca, 1573.
Illescas, Gonzalo de, Historia pontifical y catholica… Salamanque, 1573. Après les deux premières parties d’Illescas, suite de l’œuvre par Luis de Bavia (3e et 4e), et Fray Marcos de Guadalaxara y Xavier.
Fray Gerónimo Román, Repúblicas del mundo…, Medina del Campo, 1575. Cosmographie. Seconde éd. à Salamanque en 1595.
Yepes, Padre Rodrigo de (predicador de San Hieronimo el Real de Madrid), Tratado y decsripción breve y compendiosa de la tierra santa de Palestina, 1583.
Cabeza de Vaca, Pedro Escobar, Luzero de la Tierra Sancta, y grandezas de Egypto y Monte Sinay… , Valladolid, 1587.
Fray Juan de Pineda, Los treynta libros de la monarchia eclesiástica o Historia universal del mundo, Salamanca,1588. Autre éd. à Barcelone, 1606.
Fray Francisco Guerrero, El viaje de Ierusalem, Valencia 1590. Récit de pèlerinage.
Barba de Villalobos, Antonio, Descripción universal de todo el orbe de la tierra, manuscrit en latin daté de 1594.
Centeno, Amaro, Historia de Cosas del Oriente, Cordoue, 1595. Texte tiré en partie d’un ouvrage médiéval en latin, traduit en français et publié en 1517 sous le titre Les Fleurs des Hystoires de la terre d’orient.
Ceverio de Vera, Juan, Viage de la Tierra sancta, Roma, 1596. Récit d’un voyage de Rome à Jérusalem en 1595.

Philippe III - 1598-1621
Aguilar, Diego de, traduction des Relaciones universales de Iuan Botero Benes, Primera y segunda Parte, Valladolid, 1599. Rééd. Valladolid, 1603.
Ortelius Abraham, traduction espagnole publiée à Anvers en 1602 par les Plantin : Theatro del orbe de la tierra (original en latin 1570).
Fray Jayme Rebullosa, Descripción de todas lae provincias y reynos del mundo, 1603 (traduction des Relazioni universali de Giovanni Botero, 1591-95). En 1605 Rebullosa publie un ouvrage plus complet qui réunit des traductions de plusieurs œuvres de Botero : Theatro de los mayores príncipes del mundo y causa de la grandeza de sus estados (les Relaciones et Della ragion di stato).
Traduction par le père Vicente Gómez du récit de pèlerinage de Christian von Adrichem (original en latin 1584) sous le titre de Breve descripción de la ciudad de Ierusalen y lugares circunvecinos por Christiano Adricomio Delpho, Valence, 1603 (publié avec le récit de Guerrero). Autre éd. Valence 1620.
1606, Publication du récit du voyage à Jérusalem de Fadrique Enríquez de Ribera, marqués de Tarifa, et du poète Juan del Encina (1519-1520).
Bavia, Luis de, Tercera parte de la Historia pontifical, 1609 ; et Cuarta parte, 1613.
Traduction des lettres de Ogier Ghislain de Busbecq, ambassadeur de Ferdinand auprès de Soliman (au milieu du XVIe s) en 1610 sous le titre Embaxada y viages de Constantinopla y Amasea, par le licenciado Estebán López de Reta, « con un discurso y parecer de como se havía de formar una milicia o vatallón contra el Turco ». Original en latin Itinera Constantinopolitanum et Amasianum… Anvers, 1581. La traduction espagnole précède de beaucoup la traduction française (Paris, 1646).
Haedo, Diego de, publie en 1612 sa Topografía e Historia general de Argel.
Ordóñez de Ceballos, Pedro, Historia y viage del mundo del clérigo agradecido, Madrid, 1614.
Sesse, José de, Libro de la cosmographia universal del mundo y particular descripción de la syria y tierra santa…, Saragosse, 1619. Contient le récit de pèlerinage de l’oncle de l’auteur.
Manuscrit du soldat Miguel de Castro (date ? mort en 1611). Edition en 1900 sous le titre Vida del soldado español Miguel de Castro escrita por él mismo.

Philippe IV - 1621-1665
Blas de Buiza, franciscain, Relación nueva y copiosa de los sagrados lugares de Ierusalen y Tierra santa, de las misericordias divinas que en ella resplandecen, de los muchos trabajos… que por conservarlos en piedad christiana padecen los religiosos del padre San Francisco que los habitan y de los grandes gastos que tienen con los turcos, Madrid, 1622.
Sapiencia, octavio, Nuevo Tratado de Turquía, con una descripción del sitio y ciudad de Constantinopla, costumbres del Gran Turco, de su modo de govierno, de su palacio, consejo, martyrios de algunos martyres y de otras cosas notables, Madrid, 1622 (l’auteur, sujet sicilien du roi d’Espagne, se présente comme « clérigo natural de la ciudad de Catania en Sicilia, que estuvo cautivo en Turquía cinco años y siete con libertad »).
Moncada, Francisco de, Expedición de los catalanes y aragoneses contra turcos y griegos, Barcelona, 1623.
Fray Alonso Maldonado (dominicain), Chronica universal de todas las naciones y tiempos, Madrid, 1624.
Relación verdadera de la jornada que hizo el reverendo Padre Fray Pacífico de París, predicador capuchino, a los Reynos de Oriente para predicar la Fee, y licencia que le dio el Gran Turco para edificar conventos y hospitales, Granada, 1629 (texte très bref).
Paronda, Geronimo, Relación de la ciudad de Constantinopla y de las cosas más notabil (sic) que ay en ella, y como se crían los emperadores de los Turcos.., manuscrit daté de 1631 (l’auteur se définit comme « estremeño, entretenido por Su Magestad en Nápoles con cargo de la corrispondencia secreta de Levante »).
Manuscrit du capitaine Alonso de Contreras (1631 ?), qui servit sur les galères espagnoles.
Traduction par Cansino, Iacob, (interprète à Oran, sujet du roi d’Espagne) du juif Moysen Almosnino (Moses ben Baruch Almosnino), Extremos y grandezas de Constantinopla, 1638 (texte original 1567).
Fray Antonio del Castillo, franciscain, El devoto peregrino y viage de Tierra santa, Madrid, 1654. Très nombreuses éditions de cet ouvrage très étoffé, qui est bien plus imposant qu’un simple récit de pèlerinage (l’auteur est resté 7 ans en Terre sainte et a occupé des fonctions importantes dans divers couvents de son ordre).
Traduction de la Cosmographie des Blaeu, Atlas Mayor o Geographia blaviana, Amsterdam, 1656-1672, en 11 vol. Egalement publication en volumes séparés à la même époque. En français, le Théâtre du monde, Amsterdam 1635-54, puis autre éd. en 1643-44.

Charles II - 1665-1700
Fajardo y Acevedo, Antonio, Relación universal de todo el Imperio ottomano, traité manuscrit non daté mais qui ne cite aucun événement postérieur à 1669.
Baños de Velasco y Acevedo, Juan, Sexta parte de la Historia pontifical, 1678 (suite de l’œuvre commencée par Gonzalo de Illescas).
Cubero Sebastián, Pedro, Breve relación de la peregrinación que ha hecho de la mayor parte del Mundo… 1680. Une suite est publiée en 1697 (elle relate notamment les guerres de Hongrie), puis l’ensemble des écrits de Cubero Sebastián paraît en un seul volume (Epítome de los arduos viajes que ha hecho el doctor P. Cubero Sebastián a las quatro partes del mundo) en 1700.
Vicente Olmo, José, Nueva descripción del orbe de la tierra.., Valencia, 1681.
Calahorra, Padre Juan de, Chrónica de la provincia de Syria y Tierra santa de Gerusalem, contiene los progresos que en ella ha hecho la la religión seráfica desde el año 1219 hasta el de 1632, Madrid, 1684.
Traduction par don Francisco de Olivares Murillo de Juan Sagredo, Memorias históricas de los monarcas othomanos, Madrid, 1684 (original paru en italien en 1673).
Fray Juan Bautista Lardito, Historia del estado presente del imperio otomano, que traducido y añadida ofrece a la luz pública con un compendio de los progressos de la Liga Sagrada contra Turcos, el P.M.F Iuan Bautista Lardito, … Salamanca, 1690. Lien avec le contexte belliqueux (siège de Vienne), l’auteur s’acharnant à démontrer l’état de décadence de l’Empire ottoman.
San Francisco, Eugiono de, Relicario y viage de Roma, Loreto y Jerusalen…, 1693 (récit d’un pèlerinage effectué en 1682).
Traduction par Francisco Fabro Bremundán du traité du père Miguel Fabro de Novi (italien) sous le titre Govierno de los Turcos, maximas y artes violentas con que se mantienen y se destruye, en las quales el padre F. Miguel Fabro de Novi, missionero apostolico, durante los años inmediatos a la guerra presente, fundó la imposibilidad probable de la duración de aquel barbaro Imperio. Tradujo D. Francisco Fabro Bremundán, del Consejo de Su Majestad, su Secretario, y Oficial de la Lengua Latina en la secretaría de Estado del Norte, esta obra, de Italiano en Castellano, y le añadió la reflección del acierto con que el Autor pronosticó el actual abatimiento del orgullo ottomano, Madrid, 1693.
Sanz, Manuel (jésuite, consultor del Santo Oficio en la isla de Malta), Tratado breve contra la secta mahometana en el qual.. se les convence a los Turcos ser falsa la ley de Mahometo y verdadera la de los Christianos, Sevilla, 1693.
Aefferden, Francisco de, El Atlas abreviado, cosmographie, Anvers, 1696.
Soto y Aguilar, Diego de, (« criado de su magestad »), manuscrit sans date : Historia de los Tártaros, Moros y Turcos… escrita y recopilada de diferentes autores.

Référencé dans la conférence : Séminaire M2FR436B ou M4FR436B : Les Orients : perspectives critiques
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