Première exploration du Sahara occidental. Relation d'un voyage du Sénégal au Maroc. 6 janvier - 25 mai 1850

Première exploration du Sahara occidental. Relation d'un voyage du Sénégal au Maroc. 6 janvier - 25 mai 1850
Forme
À propos
Itinéraire
Paris - Bordeaux - Gorée - Saint-Louis - résidence de Cidiya - camp des Oulad-Dêh’man - camp de Darma’ko - Saint-Louis - Guet-N’Dar - N’Diago - camp des El-Bârek-Allah - montagne Sakhfa - puits d’Ikhref - Makhert - Chinguêti - El-Moufga - Tourin - El-Guenâter - station des El-Hâdj-el-Mokhtâr - camp des Oulad-Bou-S’ba‘ - Grôna - camp des Larocîn - Terni - Saguiâ - Termaçon - Ouad-Dra’a - El-Kheng - El-Akssâ’bi - Noun - Oukhberib - Tichint - Lampsal - Aferni - Askhâr - Soueira - Marseille
Date
du 19 avril 1849 au 22 juin 1850
Type
voyage d’exploration et de mœurs, fait en bateau, en caravane et à cheval
Esthétique
«Mais Panet fils du Sénégal est aussi fils de l’Afrique. Il est certes le premier des écrivains sénégalais. Il est aussi le premier en date des centaines d’écrivains qui de Tananarive à Nouakchott, d’Alger à Libreville et à Lubumbashi, de Tunis à Abidjan, de Rabat à Yaoundé et de Dakar à Bujumbura constituent autant de prestigieux témoignages pour la culture africaine en français»(28-29, Introduction de R. Cornevin).
«Bien souvent, pour ne pas rester en proie à ce mortel ennui [sc. l’ennui de la plus complète inaction], j’entamais une conversation avec le premier des Arabes qui se trouvait à mes côtés. Mais quelle conversation bizarre! quel mélange confus de sujets! quel entassement de ridicules! Pendant que je lui parlais d’industrie, des progrès qu’obtenaient journellement les Européens par un travail éclairé et soutenu, ou que je voulais avoir quelques détails sur la vie nouvelle que j’allais embrasser au sein d’une population dont j’étais sorti très-jeune, lui me coupait incessamment la parole pour me peindre avec extase la sublimité de Mahomet, sa haute puissance, ses vertus inimitables, les merveilles qui ont signalé son passage sur la terre: tels que l’agitation de la terre au son de sa voix; le tonnerre grondant sourdement comme signe de l’approbation divine à toutes ses paroles; la santé rendue à des infirmes; des morts ressuscités; l’empreinte de ses pas restés ineffaçables sur le sol, aussi bien sur le sable que sur des rocs de granit; [...] Et moi, pauvre voyageur travesti, je ne pouvais lui dire un mot du Christ; ma position m’obligeait même d’applaudir à l’énumération sans fin qu’il me faisait des miracles accomplis par son saint prophète, son idole et son Dieu, et d’entendre sans réplique ses paroles de mépris pour le chrétien qui, selon lui, est un corps sans âme, un fils du démon qui a mutilé la religion pour n’en prendre que ce qui était conforme à ses goûts, et qui, ainsi, s’est creusé un abîme dans l’éternité pour y expier son crime de n’avoir pas pratiqué la religion enseignée par Mahomet, [...]»(54-55).
Références bibliographiques
Lieu
Paris
Année
1850
Editeur
Extrait de la Revue coloniale, novembre et décembre 1850
Réédition
Paris (le Livre africain) 1968, nouv. éd., 190 p., Préface de Léopold Sédar Senghor, Introduction de Robert Cornevin, carte