Voyage autour du monde par les mers de l'Inde et de Chine, exécuté sur la corvette de l'état «La Favorite» pendant les années 1830, 1831 et 1832, sous le commandement de M. Laplace, capitaine de frégate; publié par ordre de M. le Vice-Amiral Comte de Rign

Voyage autour du monde par les mers de l'Inde et de Chine, exécuté sur la corvette de l'état «La Favorite» pendant les années 1830, 1831 et 1832, sous le commandement de M. Laplace, capitaine de frégate; publié par ordre de M. le Vice-Amiral Comte de Rigny, Ministre de la Marine et des Colonies
Destination
Forme
À propos
Itinéraire
Toulon - île Gorée - île Bourbon - Saint-Denis - Ile-de-France - Port-Louis - île Bourbon - Saint-Denis - Ile de Sable - archipel des Seychelles - île Mahé - île Sainte-Anne - Pondichéry - Madras - Mazulipatnam - Coringui - Yanaon - Coringui - Malaca - Sincapour - îles Philippines - Manille - le Passig - Passig - lac de la Laguna - Santa-Cruz - Hala-hala - lac de la Laguna - le Passig - Manille - Macao - le Tigre - Lintin - Wampoa - Canton - Macao - Tourane - cap boung-Quioua - Tourane - archipel des Natunas - Ile Belle - archipel des Anambas - île Siantann - détroit de Carimata - île Java - Sourabaya - île Maduré - Bancalang - île Java - Sourabaya - Bézuki - Soumanap - Banjoewangy - Terre de Van-Diémen - canal d'Entrecasteaux - Hobart-Town - New-Town - Hobart-Town - Nouvelle-Hollande - Port-Jackson - Sidney - Paramatta - Regentville - la Nepean - Regentville - Paramatta - Newington - Sidney - Port-Jackson - Nouvelle-Zélande - Ika-na-Mawi - baie des Iles - Korora-Reka - Ootouijou - Korora-Reka - Valparaiso - L'Almendral - Valparaiso - Rio-Janeiro - Toulon
Date
du 30 décembre 1829 au 21 avril 1832
Type
voyage diplomatique, d'exploration et de mœurs, fait en bateau, en barque, en canot, en palanquin et en calèche
Esthétique
«Cette relation de voyage, rédigée et publiée par ordre du gouvernement, est l'ouvrage d'un officier de marine qui, presque toujours à la mer depuis sa première jeunesse, a dû se trouver un peu étranger au nouveau genre de travail qui lui était imposé; mais si le langage de la vérité, le désir de faire connaître aux lecteurs l'état présent des nombreux et lointains pays visités par la Favorite, peuvent faire excuser les défauts de style, à ces deux titres, j'espère avoir réussi. Je dirai ce que j'ai vu. Je n'ai cherché dans aucune bibliothèque ni consulté aucun ouvrage; la conversation des personnes instruites et d'un rang élevé est l'unique source où mes renseignements ont été puisés: mon intention n'est donc pas de combattre l'opinion de qui que ce soit, et encore moins de chercher à faire prévaloir la mienne. Je le répète, mon seul but a été sinon d'instruire, du moins d'intéresser en disant la vérité. Les personnes qui voudront bien lire cette relation jugeront si j'y suis parvenu; elles trouveront la narration dégagée des détails de marine ou des observations scientifiques, qui, mêlés à des sujets plus intéressants pour les lecteurs étrangers à notre métier, ne pouvaient que perdre de leur prix; et sans doute les savants ainsi que les marins qui suivront les traces de la Favorite, aimeront mieux aussi voir tous ces documents réunis à la fin du second volume, que disséminés dans l'ouvrage»(I/I-II).
«J'écris ce que j'ai vu; la vérité, dont je me suis fait une loi, doit me défendre contre tout soupçon de partialité»(I/141).
«J'eus donc tout le loisir de faire mes observations sur la position de Madras et sur sa rade; j'y joindrai quelques renseignements obtenus plus tard; ils m'aideront à donner de ce pays intéressant une idée qui sera trouvée sans doute bien imparfaite; mais mon seul but possible est de faire voir au lecteur ce que j'ai vu, de lui apprendre ce que j'ai appris, sans lui faire partager les fatigues et les dangers d'une longue navigation; s'il veut en savoir davantage, la lecture des ouvrages volumineux qui traitent séparément et exclusivement de chacun des nombreux pays que nous avons visités en courant, satisfera sa curiosité»(I/223-224).
«J'ai toujours cherché quelques traits de ressemblance entre ce que je voyais dans ces pays lointains si vantés, et les objets qui entourent l'heureux habitant de la France. O vous qui, jouissant depuis votre enfance de tous les avantages d'une civilisation avancée, en ignorez tout le prix et vantez chaque jour l'étranger aux dépens de notre belle patrie; et qui, accordant trop de confiance aux récits exagérés des voyageurs prévenus ou de mauvaise foi, critiquez amèrement ces mœurs douces, cette heureuse urbanité que tous les peuples civilisés nous envient et cherchent à imiter; quittez vos foyers, parcourez le monde, et, sans vous laisser séduire par la position heureuse, brillante même des hautes classes, étudiez les habitudes, l'état social des classes inférieures; soyez observateurs impartiaux, et vous acquerrez la conviction que chaque peuple, soumis au climat pour ses mœurs, à la position topographique du pays pour ses institutions, et à tous deux pour son caractère national, possède un type particulier que la civilisation ne peut altérer dans les masses: l'imiter est aussi impossible que de faire prospérer sous les pôles les plantes de l'équateur. La France seule peut-être, sous un climat tempéré, placée au centre de l'Europe civilisée, est appelée à marcher à sa tête quand ses habiants, connaissant mieux leur patri, voudront enfin être eux-mêmes, en conservant leurs mœurs, leur caractère national dont ils devraient être fiers: alors ils offriront à l'étranger de beaux exemples à suivre et non des copies décolorées»(I/277-278).
«L'histoire d'un empire comme la Chine aurait exigé de grands développements qui ne pouvaient trouver place dans le cadre étroit que je me suis tracé: peut-être les considérations présentées dans le chapitre précédent seront-elles trouvées trop générales; mais elles sont du moins le fruit de mes propres observations, faites sur les lieux mêmes, et conformes au but que je me suis proposé: celui de donner une idée suffisante de ces contrées à la majorité des lecteurs, que de plus longs détails auraient fatigués, sans avantages pour leur instruction. En peignant à grands traits le commerce de l'Europe avec la Chine, j'ai eu à surmonter les mêmes difficultés; mais si je suis parvenu à ouvrir les yeux de mes concitoyens sur l'état honteux de notre commerce dans tous les pays éloignés; si j'ai réveillé l'orgueil national en montrant la France riche, puissante, pourvue des plus beaux ports du monde, couverte d'une population immense, industrieuse et entièrement homogène, et cependant repoussée avec dédain de tous les pays où elle régnait autrefois, par une nation rivale qui, sans posséder les mêmes éléments de prospérité commerciale, doit à un gouvernement protecteur éclairé du commerce, et qui connaît ses véritables intérêts, le degré de grandeur où elle est parvenue, alors je croirai en avoir dit assez sur un sujet qui ne peut que flatter la fierté de cette nation aux dépens de notre belle patrie»(II/86-87).
«Quelques moralistes misanthropes, ou mécontents de la société, ne se bornant pas à vanter le sauvage aux dépens de l'homme policé, ont prétendu que notre espèce est sortie bonne et inoffensive des mains de la nature, et que la civilisation seule l'a corrompue: pour mieux soutenir cette opinion, ils récusent le témoignage des navigateurs qui éprouvèrent tant de fois la perfidie des insulaires de la Polynésie, et dont les désastres constatèrent trop bien la coutume qu'ont ces sauvages de manger de la chair humaine, non pas seulement à la suite d'une lutte sanglante, et par vengeance ou par besoin, mais au sein de la paix, du repos et de l'abondance. Que ces misanthropes parcourent les archipels de la mer du Sud, qu'ils viennent à la Nouvelle-Zélande, et ils verront si les natifs y avaient attendu l'exemple des Européens pour se livrer à la superstition et à tous les genres d'iniquités! Ils trouveront les plus exécrables usages établis parmi eux de temps immémorial: [...]»(IV/14).
«Pendant vingt-huit mois de navigation, j'ai fait tout ce qui a dépendu de moi pour protéger nos marchands et honorer le nom français dans toutes les parties du monde; pendant le même espace de temps je me suis livré sans relâche à un travail opiniâtre et étranger à mes habitudes, pour rédiger par écrit mes observations. J'en présente sans crainte au public le résultat, persuadé que la franchise de l'homme de mer fera excuser l'inexpérience et le peu de talent de l'écrivain: mon seul but a été d'ouvrir les yeux à mes concitoyens sur l'abaissement du commerce maritime de la France, en même temps que de leur démontrer la nécessité d'encourager et d'augmenter notre marine militaire: [...]»(IV/147).
Références bibliographiques
Lieu
Paris
Année
1833
Editeur
Impr. Royale/Arthus Bertrand
Volume
5 vol.
Nombre d'exemplaires
XLV [XLI]-559, III-482, III-511, III-480, VIII-195-200-32 pp.
Format
in-8
Annexes
carte, atlas