Discussion 4 : Poésie et voyage

Conférencier / conférencière

Discussion 4 (après I. Zatorska et M. Jacob) : Mme Jacob tient à préciser qu'elle a changé les limites chronologiques de son étude. Elle conserve la date de 1850, mais explique que 1750 est peu significatif car soit trop tard pour les Lumières, soit trop tôt pour l'ère baroque. Elle propose donc de commencer autour des années 1790. Philippe Antoine suggère que le récit de voyage, dès qu'il entre en littérature, pose de manière problématique le référent. Il demande à Mme Jacob comment envisager le mélange : s'agit-il d'une tonalité juxtaposée ou d'une solution de continuité entre un "je" conscient et un "je" lyrique, par étapes. Mme Jacob répond qu'il s'agit d'une unité d'atmosphère et de ton, mais d'une plongée dans l'atmosphère médiévale ou une rupture marquée dans le discours. Avec Heine, il est très difficile de trouver une continuité car le récit est fondé sur l'hétérogénéité. Dans la poésie romantique il n'y a donc pas de rupture mais une volonté de ne pas créer de choc et de ne pas opposer ce qui est antynomique. Mme Bellenger demande l'origine du poème "ci git..." cité par I. Zatorska, qui lui répond en référant à Sade et au "Criminel sans le savoir", d'auteur anonyme. En fait, Mme Bellenger pense qu'il pourrait s'agir de "l'Heptaméron" de Marguerite de Navarre, ou d'un article de Mme Cazauran à propos de cette oeuvre... Sarga Moussa interroge Mme Zatorska sur la bipartition entre récits privé en prose et récit publié en vers et voudrait savoir si elle s'arrête au XVIIIe siècle, et si elle ne concerne que la Pologne. Sophie Linon-Chipon demande aussi combien de textes sont concernés. Mme Zatorska explique que le manuscrit n'entre dans aucun souci poétique et que pour imprimer sa relation, le voyageur doit la recomposer, afin d'en faire un guide, à la manière du "chemin de Rome", dans la tradition de l'iter romanorum. Elle ajoute qu'au XVIIIe siècle, la poésie néolatine survit toujours en Pologne, mais que c'est différent dans le roman. M. Candaux note qu'avant le mélange des genres en Allemagne, il y avait une différence des genres utilisés par un même auteur. Par exemple, Friederike Brun et Friedrich von Matthisson, qui utilisent, tous deux, deux genres différents dans deux oeuvres différentes. Il demande s'il y aurait aussi un arrière-fond politique, comme pour Heine. Mme Jacob explique que le génie de Heine consiste à lier ces deux genres avec la politique, mais elle avoue ne pas savoir si cela existe avant lui. Elle évoque "Les Effusions du Moine amateur d'art" de 1796, les guides de pélerins et Gryphius... mais dit qu'une étude des origines reste à faire.

Référencé dans la conférence : 12e Colloque international du CRLV : Poésie et Voyage
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