Forbin et Jean Bart à Dunkerque (1691-1692) : controverses sur deux mythes

Conférencier / conférencière

De 1660 à 1672, cent nouveaux navires de guerre furent armés dans les arsenaux de Toulon, Brest ou Rochefort. La galère disparut comme navire de combat. À partir de 1672, l'ennemi sur mer fut la Hollande ; après quelques victoires françaises (1678), la défaite de la Hougue (1693) contre les Anglo-Hollandais marque un moment décisif pour notre marine. Pour financer sa marine de guerre, la France pratique la guerre de course dont une part des profits revient au roi. C'est en 1681 que Colbert règle la course sur le modèle de la course espagnole organisée à l'époque de Charles Quint. Il s'agit d'une véritable stratégie industrielle. Au XVIIe siècle, le premier commerce du monde passe par la Méditerranée. Le corsaire est le titulaire d'un « armement particulier », qui est une délégation étatique. Dès 1672, Colbert autorise la prise des navires de commerce réputés ennemis par les navires du Roi. Jean Bart, de Dunkerque, commence au bas de l'échelle ; flamand (il parle mal le français), il débute sur la flotte hollandaise de Ruyter. D'abord corsaire particulier, puis officier du Roi avec mission corsaire, il devient chef d'escadre. Sous ses ordres dans la Manche, il a le jeune Forbin (né en 1656), appartenant à la noblesse provençale cultivée : deux mondes très différents... Contrairement à l'armée de terre où les officiers achetaient charges et régiments, les officiers de marine étaient salariés par le Roi : on les recrutait dans la noblesse pauvre. Les mémoires de Forbin témoignent des conditions de vie épouvantables dans la marine de l'époque.

Mots-clés : course. guerre. situation sociale.

Référencé dans la conférence : La littérature des voyages maritimes
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