François Bernier, un philosophe chez les Moghols

Conférencier / conférencière

François Bernier (1620-1688), médecin et philosophe, disciple de Pierre Gassendi, occupe une place particulière parmi les Européens qui font le voyage vers la Perse et l’Inde au milieu du XVIIe siècle. Ni marchand ni missionnaire, ni militaire ni diplomate, François Bernier voyage par « désir de voir le monde ». Et c’est presque par hasard qu’il débarque à Sourate, alors premier port de la côte occidentale de l’Inde, fin 1658 ou début 1659. Bernier va séjourner presque dix ans en Inde où, engagé comme médecin auprès d’un haut fonctionnaire de la cour moghole, il devient un témoin privilégié de la vie politique indienne. Bernier explore une partie du sous-continent indien ; quittant Delhi et Agra il descend le Gange jusqu’à son delta, visite Golconde et le Cachemire. Esprit curieux et critique, il observe avec attention, s’informe et ausculte les pratiques politiques, sociales et religieuses de la société indienne de cette époque. Les raisons de son voyage apparaissent alors essentiellement savantes, où se mêlent une séduction pour l’Inde et un désir de connaissance soumis à son esprit « libertin ».

Son témoignage écrit paraît un an après son retour en France en 1670, sous forme de mémoires historiques relatifs aux événements politiques survenus dans les États du Grand Moghol, et de lettres réécrites pour la publication. Dans celles-ci Bernier répond aux attentes de ses différents interlocuteurs : lettré, académicien ou non, philosophe ou homme politique, et dresse ainsi un tableau thématique de son voyage en Inde (politique, économie, ville, religions, etc.). Ses qualités d’écrivain et la mise en scène de son discours lui assurent une célébrité certaine et participent à l’introduction de l’image du Grand Moghol dans le milieu lettré et savant, français et européen. Forts de succès, ses Voyages donnent lieu à de nombreuses rééditions et traductions, aujourd’hui encore.

Les voyages de François Bernier (1656-1669)
Tome I : Histoire de la dernière révolution des États du Grand Mogol
Tome II : Événements particuliers, ou ce qui s’est passé de plus considérable après la guerre, pendant cinq ans ou environ, dans les États du Grand Mogol
Lettre à Monseigneur Colbert. De l’étendue de l’Hindoustan, circulation de l’or et de l’argent pour venir s’y abîmer, richesses, forces, justice, et cause principale de la décadence des États d’Asie.
Suite des Mémoires du Sieur Bernier sur l’Empire du Grand Mogol
Vol. 1 : Lettre à Monsieur de La Mothe Le Vayer, écrite à Delhi le premier juillet 1663. Contenant la description de Delhi et Agra, villes capitales de l’empire du Grand Mogol, avec quelques particularités qui font connaître la cour et le génie des Mogols et des Indiens.
Lettre à Monsieur Chapelain, envoyée de Chiraz en Perse, le 4 octobre 1667. Touchant les superstitions, étranges façons de faire et doctrine des hindous et gentils de l’Hindoustan. D’où l’on verra qu’il n’y a opinion si ridicule et si extravagante dont l’esprit ne soit capable.
Lettre envoyée de Chiraz en Perse, le 10 juin 1668, à M. Chapelle. Sur le dessein qu’il a de se remettre à l’étude, sur quelques points qui concernent la doctrine des atomes et sur la nature de l’entendement humain.
Vol. 2 : Relation du voyage fait en 1664 à la suite du Grand Mogol Aurangzeb, allant avec son armée : de Delhi, capitale de l’Hindoustan, à Lahore ; de Lahore à Bhimbar et de Bhimbar au royaume de Cachemire que les Mogols appellent ordinairement le Paradis terrestre des Indes ;
I. Lettre à Monsieur de Merveilles, écrite à Delhi le 14 de décembre 1664. Aurangzeb étant sur son départ.
II. Lettre au même, écrite à Lahore le 25 février 1665. Aurangzeb y arrivant.
III. Lettre au même, écrite à Lahore, le roi étant sur son départ pour Cachemire.
IV. Lettre au même, écrite du camp de l’armée allant de Lahore à Cachemire le quatrième jour de la marche.
V. Lettre au même, écrite du camp de l’armée allant de Lahore à Cachemire le sixième jour de la marche.
VI. Lettre au même, écrite du camp de l’armée allant de Lahore à Cachemire le huitième jour de la marche.
VII. Lettre au même, écrite du camp de l’armée allant de Lahore à Cachemire le dixième jour de la marche au matin.
VIII. Lettre au même, écrite de Bhimbar, la porte des montagnes de Cachemire, après y avoir campé deux jours.
IX. Lettre au même, écrite à Cachemire, le Paradis terrestre des Indes, après y avoir séjourné trois mois.
Réponses à M. Thévenot.
Mémoire oublié à insérer dans mon premier ouvrage pour perfectionner la carte de l’Hindoustan et savoir les revenus du Grand Mogol.

Les empereurs moghols
Babur (1483-1530)
Humayun (r. 1530-1556)
Akbar (r. 1556-1605)
Jahangir (r. 1605-1627)
Shah Jahan (r. 1627-1658)
Aurangzeb (r. 1658-1707)
 
Glossaire
agha : maître, seigneur
devadāsī : « servante du dieu »
frangui ( farangui) : Européen
Marathe
omrah (umara) : noble de la cour moghole
pandit : lettré et savant indien
sadhu : ascète hindou
sati, satī
 
Nom de personnages
Boysson François, seigneur de Merveilles
Chapelle Claude-Emmanuel Luillier dit, 1626-1686
Daneshmend Khan († 1670) : ministre des « Affaires étrangères » d’Aurangzeb, protecteur de Bernier. Obtient le titre de « Seigneur lettré ».
Dara Shikoh (1615-1659) : prince moghol, 1er fils de Shah Jahan et frère aîné d’Aurangzeb
Gassendi Pierre, (1592-1655) : astronome, mathématicien et philosophe, appartenant au courant sceptique et aux « libertins érudits » ; maître de Bernier.
Harvey William, (1578-1657) : médecin anglais qui découvrit le mécanisme de la petite et de la grande circulation sanguine (1628)
Jagannath : « Seigneur de l’Univers » forme du dieu Kṛṣṇa, neuvième avatar de Visnu
La Mothe Le Vayer François de, (1588-1672)
Mumtaz Mahal (1593-1631) : épouse de Shah Jahan pour laquelle il fit construire le Taj Mahal
Pecquet Jean, (1622-1674) : médecin et anatomiste français, découvre les vaisseaux chylifères (1651) ; Bernier assiste à ses cours à Montpellier
Roth père Heinrich, (1620-1668) : missionnaire jésuite, recteur du collège d’Agra à partir de 1659
Saadi (1184 - 1283/1291 ?) : poète persan, né à Chiraz
Shivaji (1627-1680) : chef marathe, résiste au pouvoir d’Aurangzeb ; pille Sourate en 1664
 
Nom de lieu
Agra Rajmahal
Ahmedabad Sourate / Surat(e)
Allahabad Srinagar / Śrinagar
Bénarès Yamunā
Bhimbar
Bijapur
Chiraz / Shiraz
Dacca
Deccan / Dekkan
Golconde
Gujarat
Hughli
Machilipatnam / Masulipatnam
Patna
 
Extrait de la lettre de Jean Chapelain à François Bernier, datée du 13 novembre 1661 :
« […] enrichissés vous y de toutes les lumières qui vous sera possible , soit concernant l’estât politique de ce grand Empire, soit concernant celui de la nature et des arts qui y sont differens des nostres.
Dans l'estât politique, je comprends l'histoire et les révolutions de ce Royaume, non seulement depuis Tamerlan et ses successeurs, mais ab ovo et depuis Alexandre. Ce n'est pas que nous n'ayons en anglais cette histoire depuis Temir jusqu'à nous, traduitte de la langue du pays par un ambassadeur d'Angleterre envoyé pour l'établissement du commerce en ce païs au commencement de ce siècle ; mais c'est qu'il y auroit plaisir et avantage de conférer vos originaux avec les siens pour les confirmer ou pour les contredire, le tout à l'éclaircissement et à l'establissement de la vérité. Pour cela, il seroit bon que vous vous rendissiés habile dans la langue du pays que je m'imagine estre la persienne, et cet estude pourroit vous servir à plus d'un usage et vous feroit fort considérer de deçà quand vous y retourneriés.
Il seroit bon encore que vous recouvrassiés tous les livres principaux et estimés parmi ces peuples, d'où vous tireriés de notables instructions pour toutes leurs sortes de connoissances, et qui passeroient dans l'Europe pour un trésor, en les y apportant. Par là vous auriés moyen de faire voir en combien de sortes de disciplines ils sont instruits, et jusqu'où ils ont poussé leurs connoissances ; comment ils conduisent leur raisonnement, de quelle morale ils [se] servent ; quelle est leur religion gentile ou mahométane, ou toutes deux ; comment ils contemplent les choses de la nature, soit pour la physique simple, soit pour la médecine; quelles observations ils font des astres, et s'ils y suivent la doctrine Grecque ou l'Arabe, ou quelque autre qui leur soit particulière ; jusqu'où ils sont instruits de la géographie ; quelle est l'étendue de l'Estat et à quels royaumes ou mers il conflue ; quelles sont ses forces, soit d'hommes, soit de places, soit d'éléphans, soit d'armes offensives et défensives; quelles ses coutumes et ses lois ; quels leurs alliés, quels leurs ennemis ; de quelle sorte ils instruisent leur jeunesse pour la guerre ou pour les lettres.
Il seroit possible que tout cela se trouvast dans les livres du païs que vous recouvreriés, et ce seroit un grand soulagement pour vous. Quand néantmoins les livres ne vous y aideroient pas, vous ne devés oublier aucune diligence pour en avoir de seures relations, afin d'en composer la vostre, qui auroit d'autant plus d'authorité qu'elle auroit esté faite sur de bons garants et avec choix et exactitude. Ce que les livres ne vous donneront pas sera assurément le détail de leurs arts méchaniques, labourage, bastimens, manufactures, charpenterie, menuiserie, orfèvrerie, taille d'habits, fabriques d'armes, fonte de canons, cuisinerie, boulangerie, jardinage, trafic et navigation, avec ce qui y contribue. Tout cela , cependant, mérite chacun son chapitre, et le plus dans le détail qui se pourroit, pour en faire une description instructive, digne d'un homme tel que vous. Il n'y faudroit pas mesme obmettre quel est le génie de la nation pour les sciences auxquelles elle s'adonne plus volontiers ; s'ils ont des écrivains qui s'en piquent et si leur langue est riche et douce, comme elle est ordinairement dans les grandes cours.
Cela me fait souvenir de ce qui m'avoit eschappé, de la manière dont on traitte-là les femmes ; si elles y sont en plus grande considération que dans la Turquie et dans la Perse, et si elles y reçoivent les visites d'autres que de ceux de leur maison, car cela sert fort à rendre les langues polies, à cause qu'on leur veut plaire, et à cause que, dans la communication avec elles, les hommes apprennent à adoucir la rudesse de la pronontiation, que la mollesse naturelle des organes des femmes ammollit et facilite insensiblement. C'est encore un article à ne pas laisser sans le toucher.
Voilà à peu près la denrée dont je croy qu'un successeur d'Apollonius, sçavant et curieux comme luy, se trouvant sur la mesme terre, peut et doit se charger, pour s'en pouvoir revenir de deçà glorieux d'un si beau butin, qui, d'ailleurs, a cet avantage sur les autres richesses que les Compagnies d'Est-Inde vont recueillir avec tant d'anxiété encore plus loin, qu'elle est plus facile à transporter en Europe, pour le peu de place qu'elle tient, et qu'elle est moins poursuyvie par les corsaires. »
 
A propos du Taj Mahal, extrait de la Lettre à Monsieur de La Mothe Le Vayer :
« […] et cependant tout paraît magnifique, assez bien entendu et bien conduit, rien n’y choque la vue ; au contraire tout y rit et on ne peut se rassasier de le regarder. »
« Pour moi, je ne sais pas bien encore si je n’aurais point le goût un peu trop indien, mais je crois qu’on le devrait plutôt mettre au nombre des merveilles du monde que ces masses informes de Pyramides d’Égypte que je me lassai de voir dès la seconde fois qu’on m’y mena et où je ne trouve par le dehors que des monceaux de grandes pierres arrangées en degrés les unes sur les autres, et par le dedans que très peu d’art et d’invention. »

A propos des ablutions, extrait de la Lettre à Monsieur Chapelain :
« Quand je leur disais sur cela que les pays froids il serait impossible d’observer leur loi pendant l’hiver, ce qui était un signe qu’elle n’était qu’une pure invention des hommes, ils me donnaient cette réponse assez plaisante : qu’ils ne prétendaient pas que leur foi fût universelle. Dieu ne l’avait faite que pour eux, et c’était pour cela qu’ils ne pouvaient pas recevoir un étranger dans leur religion ; qu’au reste ils ne prétendaient pas que la nôtre fût fausse, qu’il se pouvait faire qu’elle fût bonne pour nous, et que Dieu pouvait avoir fait plusieurs chemins différents pour aller au Ciel. Mais ils ne voulaient pas entendre que, la nôtre étant générale pour toute la terre, la leur ne peut être que fable et que pure invention. »

Bibliographie
Sources Textes de François Bernier
Bernier, François, Histoire de la dernière révolution des Etats du grand Mogol, dédiée au Roy, par le Sieur F. Bernier Médecin de la Faculté de Montpellier, Paris, C. Barbin, 1670.
-, Evenemens particuliers, Ou ce qui s’est passé de plus considérable après la guerre pendant cinq ans, ou environ, dans les Etats du grand Mogol. Avec une lettre de l’étenduë de l’Hindoustan, Circulation de l’or & de l’argent pour venir s’y abîmer, Richesses, Forces, Justice, & Cause principale de la Decadence des Etats d’Asie, tome II, Paris, C. Barbin, 1670.
-, Suite des Memoires du Sr Bernier sur l’Empire du grand Mogol dediez au Roy, 2 tomes, Paris, C. Barbin, 1671. Réédition toujours en quatre volumes à La Haye de l’Histoire de la dernière révolution […] et des Événements particuliers […] datée de 1671, de la Suite des Mémoires datée de 1671 et 1672.
-, Voyages de François Bernier, Docteur en médecine de la Faculté de Montpellier, contenant la description des Etats du Grand Mogol, de l’Hindoustan, du Royaume de Kachemire &c. Où il est traité des Richesses, des Forces, de la Justice, & des causes principales de la décadence des Etats de l’Asie, & de plusieurs événements considérables. Et où l’on voit comment l’or & l’argent après avoir circulé dans le monde passent dans l’Hindoustan, d’où ils ne reviennent plus. Le tout enrichi de cartes & de figures, 2 vol., Amsterdam, Paul Marret, 1699. (plusieurs réimpressions à Amsterdam en 1709-1710, 1711, 1723-1724).
-, Voyages de François Bernier, Docteur en médecine de la Faculté de Montpellier. Contenant la description des États du Grand Mogol, de l’Indoutsan, du Royaume de Cachemire, etc. […], 2 vol., Paris, 1830 [reprend l’édition d’Amsterdam sans les illustrations].
-, Voyage dans les États du Grand Mogol, éd. et intro. de France Bhattacharya, Fayard, Paris, 1981. [édition abrégée].
-, Un libertin dans l’Inde moghole : les voyages de François Bernier (1656-1669), éd. intégrale par Frédéric Tinguely, Adrien Paschoud, Charles-Antoine Chamay, Chandeigne, Paris, 2008.
-, Voyage au Cachemire, dir. scientifique et iconographique par Amina Taha Hussein-Okada, Carnets des Tropiques, Paris, 2009.
 
Quelques éditions en langues étrangères

En anglais
Bernier, François, The history of the late revolution of the Empire of the Great Mogol […] by Monsr F. Bernier, London, M. Pitt, S. Miller et J. Starkey, tomes I et II, 1671 (2e éd. : 1676 ; reprint: Calcutta, 1824).
-, A continuation of the Memoires of Monsieur Bernier […], London, M. Pitt, tomes III et IV, 1672.
-, Travels in the Mogul Empire, by François Bernier, trad. Irving Brock, London, W. Pickering, 1826, 2 vol.
-, Bernier's travels : comprehending a description of the Mogol Empire including the Kingdom of Kashmir, etc. etc. etc., trad. par John Steuart, Calcutta, Baptist Mission Press, 1826
-, Travels in the Mogul Empire, AD 1656-1668, by François Bernier, trad. basée sur celle de I. Brock et annotée par Archibald Constance, Westminster, 1891 (éd. révisée par Vincent A. Smith : London, H. Milford - Oxford University Press, 1916 ; reprint : London, 1934 ; reprint : New Delhi, Munshiram Manoharlal, 1992)

En néerlandais
Verhael van der laetsten oproer Inden Staet des Grooten Mogols : te gelijck oock vervattende veelerley seldsaeme voorvallen. Beschreven door de Heer F. Bernier, Medicijn in de Faculteyt van Montpellier, trad. par Simon de Vries, Amsterdam, Johannes Janssonius van Waesberge, 1672.

En allemand
Auffgezeichnete Beobachtungen was sich in dem Reich deß Grossen Mogols begeben und zugetragen hat […] von dem Herr Bernier, trad. par Johann Wilhelm Serlin, Franckfurt am Mayn, 1672-1673 (4 vol).

En italien
Istoria dell’ultima rivoluzione delli stati del Gran Mogor, con avvenimenti particolari nelle guerre de cinque anni, e racconto delle grandezze dell' Indostan. Prima parte e secunda. Del sig. Francesco Bernier, trad. par G.B.C., Milan, Federico Agnelli, 1675.

En espagnol
Viajes de Francisco Bernier […], éd. et trad. par Justo Fornovi, Madrid, Barcelona, Calpe, 1921, 2 vol.

En hindi
Phrainkvisa Barniyara, Barniyara kī Bhārata yātrā : Mug̲h̲ala rājya meṃ bhāratīya itihāsa, sāmājika aura ārthika vyavasthā kā san 1656 se 1668 taka Bhārata yātrā vr̥tānta [=François Bernier , Travels in Mugul empire A.D. 1656-1668], trad. de Bābū Gaṅgāprasāda Gupta, Naī Dillī, Ajaya Buka Sarvisa, 2002.
Phraikvisa Barniyara, Barniyara kī Bhārata yātrā : san 1658 se 1668 taka, trad. de Dāmodaralāla Garga, Jaypur, Grantha Vikāsa, 2009.
 
Auteurs contemporains de Bernier
Chapelain, Jean, Lettres, tome 2nd (2 janvier 1659 - 20 décembre 1672), éd. par Ph. Tamizey de Larroque, Paris, Imprimerie Nationale, 1883.
Chardin, Jean, Journal du Chevalier Chardin en Perse, & aux Indes orientales par la Mer Noire, & par la Colchide, London, M. Pitt, 1686.
Rogerius, Abraham, De Open-Deure tot het verborgen Heydendom, Leyden, 1651.
-, Le théâtre de l’idolâtrie ou La Porte ouverte pour parvenir à la connoissance du Paganisme caché ou La vraye représentation de la vie, des mœurs, de la Religion, et du service divin des Bramines, qui demeurent sur les costes de Chormandel, & aux pays circonvoisins, par le sieur Abraham Roger, qui a fait sa résidence plusieurs années sur lesdites costes, & a fort exactement recherché tout ce qu’il y avait de plus curieux, avec les Remarques des noms & des choses les plus importantes. Traduite en français par le sieur Thomas La Grue, Maître ès-arts, et Docteur en médecine, Amsterdam, J. Schipper, 1670.
Kircher, Athanasius, China monumentis qua sacris qua profanis nec non variis naturae et artis spectaculis aliarumque rerum memorabilium argumentis illustrata, Amsterdam, Johannes Janssonius van Waesberge, 1667.
-, La Chine illustrée de plusieurs monuments tant sacrés que profanes et de quantité de recherches de la nature et de l’art […], trad. française par F.S. Dalquie, Amsterdam, Johannes Janssonius van Waesberge, 1670.
Tavernier, Jean-Baptiste, Les six voyages de Jean Baptiste Tavernier, Ecuyer Baron d’Aubonne, en Turquie, en Perse, et aux Indes, pendant l’espace de quarante ans, & par les routes que l’on peut tenir […], 2 vol., Paris, G. Clouzier et C. Barbin, 1676-1677. paraissent en 1676.
Thévenot, Jean de, Voyages de Mr de Thévenot contenant la relation de l’Indostan, des nouveaux Mogols, & des autres peuples & pays des Indes, Paris, Vve Biestkins, 1684.
 
Études et documents
Atkinson, Geoffroy, Les relations de voyages du XVIIe s. et l’évolution des idées : contribution à l'étude de la formation de l'esprit du XVIIIe siècle, Slatkine, Genève, 1972 (1e éd. : Paris, Champion, 1924).
Castonnet Des Fosses, Henri, « François Bernier : documents inédits sur son séjour dans l’Inde », Mémoires de la Société nationale d’agriculture, sciences et arts d’Angers, tome 26e - 1884, 1885, p.209-242.
Castonnet Des Fosses, Henri, « François Bernier, ses voyages dans l’Inde », Revue de l’Anjou, tome 17, 1888, p.137-177, 333-370.
Freches, José, « François Bernier, philosophe de Confucius au XVIIe siècle », Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient, tome 60, 1973, p. 385-400.  [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1973_num_60_1_5151]
Lens, Louis de, « Les correspondants de François Bernier pendant son voyage dans l’Inde : lettres inédites de Chapelain », Mémoires de la Société nationale d’agriculture, sciences et arts d’Angers, tome 15e, 1872, p.129-176.
Markovits, Claude [dir.], Histoire de l’Inde moderne 1480-1950, Fayard, 1994.
Mugnai, Paolo Francesco, « Ricerche su François Bernier filosofo e viaggiatore (1620-1688) », Studi filosofici VII, 1984, p.53-115.
Murr, Sylvia, « La politique « au Mogol » selon Bernier : appareil conceptuel, rhétorique stratégique, philosophie morale », in J. Pouchepadass et H. Stein (dir.), De la royauté à l’État : anthropologie et histoire du politique dans le monde indien, éd. de l’EHESS (Puruṣārtha 13), Paris, 1991, p.239-311.
Murr, Sylvia (dir), Bernier et les gassendistes, Corpus n°20-21, 1992.
Pintard, René, Le libertinage érudit dans la première moitié du XVIIe siècle, Genève, Slatkine, 2000 (1e éd. : Paris, 1943).
Tinguely, Frédéric, « Aux limites du relativisme culturel : les lumières face à l’immolation des veuves de l’Inde », Dix-huitième siècle n°38, 2006, p.449-462.
Tinguely, Frédéric, « Un paradis sans miracles : le Cachemire de François Bernier », in Frédéric Tinguely et Adrien Paschoud (dir.), Voyage et libertinage (XVIIe - XVIIIe siècle). Etudes de Lettres, n°3, 2006, p. 55-69. [http://archive-ouverte.unige.ch/unige:8404]
Tinguely, Frédéric, « Différence et dissimulation : la figure du « fakir » dans le voyage en Inde au XVIIe siècle », ASDIWAL, revue genevoise d’anthropologie et d’histoire des religions, n°4, 2009, p.94-110. [http://archive-ouverte.unige.ch/unige:8482]
Trivisani-Moreau, Isabelle, « Le borgne et le boiteux. Le rire dans les Voyages de François Bernier », in Dominique Bertrand (dir.), Le rire des voyageurs (XVIe-XVIIe siècles), Clermont-Ferrand, CERHAC-Presses Universitaires Blaise Pascal, 2007, p.125-148. Valence, Françoise de, « Un portrait présumé de François Bernier », Arts asiatiques, tome 50, 1995, p. 128-131. [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1995_num_50_1_1378]
Valence, Françoise de, Médecins de fortune et d'infortune : des aventuriers français en Inde au XVIIe siècle. Témoins et témoignages, Paris, Maisonneuve et Larose, 2000.
Van Der Cruysse, Dirk, Le noble désir de courir le monde : voyager en Asie au XVIIe siècle, Paris, Fayard, 2002.
Villers, Lydie, « Voyager aux Indes à la fin du XVIIème siècle », Histoire, économie et société, 6e année, n°4, 1987, p. 485-494. [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1987_num_6_4_1467]
Weinberger-Thomas, Catherine, Cendres d’immortalité: la crémation des veuves en Inde, Paris, Seuil, 1996.
Référencé dans la conférence : Séminaire M2 FR 436A/ M4 FR 436A : Les raisons du voyage : paradoxes de la naissance d’une littérature viatique
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