Présentation du séminaire et bibliographie.

Conférencier / conférencière

La terre est une mer d'où émergent quelques îles. Dans l'Antiquité occidentale, la seule mer connue était la Méditerranée. Au-delà des Colonnes d'Hercule (Gibraltar) commençait l'inconnu; à l'Est, se trouvait le royaume maudit de Gog et Magog. Le Haut Moyen Âge ne changea guère ce sentiment; de sphérique cependant pour Aristote, la terre était devenue plate, entourée d'un grand océan, et la partie émergée était traversée d'une croix dont les bras qui se rencontraient à Jérusalem étaient la Méditerranée, le Nil et le Don. On naviguait à l'estime, le long des côtes, grâce à des portulans. Les Portugais furent les premiers en Occident à tenter l'aventure de l'Océan, sinon du grand large. La route maritime des épices les tentait, mais il fallait contourner l'Afrique en traversant la zone torride réputée infranchissable. Ils y parvinrent. Au même moment, le Génois Christophe Colomb engagé par les Rois catholiques méditait de rejoindre l'Asie en naviguant vers l'Ouest: un obstacle imprévu mit fin à cette ambition, l'Amérique. Le Traité de Tordesillas (1494) délégua, sous la bénédiction du pape, la découverte de nouveaux territoires aux marins des deux nations ibériques, à l'Est le Portugal et à l'Ouest l'Espagne. La conquête des mers commençait, même si l'imprécision des cartes et l'impossibilité de se situer exactement en longitude rendait encore la navigation incertaine et pleine de "fortunes de mer". Le temps de la littérature de mer arrivait à point.
La notion d’expédition scientifique maritime est une création du XVIIIe siècle européen, même si les voyages de découverte en ont formé le moule dès le XVe siècle. Mais il fallut attendre le Siècle des Lumières et ses ambitions « encyclopédiques » pour que, des deux côtés de la Manche au moins, le projet de ces voyages au long cours, où marins, soldats et savants cohabitaient sur quelques pieds carrés mouvants, devint une réalité scientifique à coloration discrètement impériale. Mais qui étaient ces hommes partis pour de si aventureuses expériences ? Philosophe et militaire, homme du monde et homme de sciences, Bougainville est de toute évidence une quintessence de son siècle. Ce n’est pas du tout le cas de Cook, de modeste extraction et marin de commerce. Les marins et savants français qui participent à l’expédition appartiennent à des catégories bien déterminées de la société française du temps. La plupart des officiers de Marine sont issus de la noblesse de sang.. Ils sont relativement jeunes, bien éduqués et, comme Bougainville, « aimables et gais », selon la formule de Diderot. Dans les mois et les années qui suivirent le retour de Bougainville en 1769, l’intelligentsia française tira quelques conclusions utiles de ce tour du monde. Mais les véritables progrès scientifiques furent le fait des trois voyages de Cook.
La « Terre australe », plus que toute contrée imaginaire ou rêvée – lune et soleil compris , fut le « théâtre des voyages » maritimes imaginaires les plus réussis. Elle avait tout pour cela : être l’exact opposé géographique à l’univers « de deça », notre hémisphère ; être « nécessaire » pour parfaire l’œuvre divine et son projet « global » ; être vierge de toute incursion pérégrine. C’était le laboratoire idéal dont pouvaient rêver philosophes et gens « à projets ». Ce « troisième monde » - pour reprendre la dénomination de La Popelinière (1582) – arrivait à point après le « nouveau monde » qui avait quelque peu déçu. C’est dans les « voyages extraordinaires » et dans la fiction utopique que le récit, souvent nourri de relations réelles, prend une vraie dimension idéologique en transposant à l’intérieur du voyage maritimr une construction sociale et politique de fantaisie. L’-Utopia- de Thomas More (Louvain, 1516) en est le modèle déjà parfait, ce récit de voyage rattaché à celui d'Amerigo Vespucci est précédé de pièces liminaires, d’une carte, voire d’un poème en langue utopienne: paratextes habituels des récits de voyages. Tommasso Campanella, Savinien Cyrano de Bergerac, Gabriel de Foigny, Nicolas-Edme Restif de la Bretonne et bien d’autres reprirent le modèle utopique qui survécut en gros jusqu’à la fin du XVIIIe siècle dans les différentes littératures européennes. Il eut ses paysages de prédilection au plus profond des océans: la « terre australe » évidemment, que, dans une expédition patronnée par la Royal Society de Londres, James Cook contraignit à devenir définitivement un « lieu de nulle par », mais encore, entre Atlantique et Pacfique, la Patagonie peuplée des ces géants imaginaires que tous les voyageurs voulaient rencontrer et qu’ils voyaient des yeux de la crédulité, même quand la réalité leur enseignait le contraire. L’abbé Gabriel-François Coyer, qui n’en croyait rien, fit néanmoins de ces populations misérables du bout du monde les héros singuliers d’une société utopique fondée sur l’hygiénisme (-Lettre au docteur Maty, secrétaire de la Société royale de Londres, sur les géants patagon-, 1767).
Les grands recueils de voyages maritimes entrepris au milieu du XVIIIe siècle par des libraires parisiens en quête de collections commerciales qui se substituèrent aux « sortes » classiques de science religieuse témoignent de l’intégration du récit de voyage dans la « littérature ». Le mouvement vint d’Angleterre (-A New General Collection of Voyages- par Astley), et, dès 1746, l’abbé Prévost lançait la première collection française étroitement inspirée de cette collection britannique, l’-Histoire générale des voyages- (1746-1790, 20 vol., in-4°), puis « abrégée » par Jean-François de La Harpe entre 1780 et 1804 (44 vol., in-8°). Il s’agit, selon le sous-titre d’une « Nouvelle Collection de toutes les relations de voyages par mer et par terre qui ont été publiées jusqu’à présent dans les différentes langues de toutes les Nations connues [...] pour former un système complet d’histoire et de géographie modernes ». Vinrent ensuite, et parmi d’autres, -Le Voyageur français- de l’abbé de La Porte (1765), les séries illustrées de voyages autour du monde (Bougainville, Cook, Dixon); puis, compilée par Jean-Louis Deperthes, une -Histoire des naufrages- (1789, 3 vol.) reprenant un thème largement exploité dès le XVIe siècle par la littérature portugaise.
Il est des continents à redécouvrir, et des océans. Le monde de la course et de la flibuste en fait partie. Non pas qu’il soit absent de notre imaginaire ; bien au contraire, il l’encombre de souvenirs adolescents : récits de piraterie dévorés dans la Bibliothèque verte, sagas hollywoodiennes en technicolor. La science historique est destinée – malheureusement ? – à expliquer et à détruire nos illusions sur le passé. Point d’héroïsme guerrier en cela, il s’agit de simple commerce : la guerre moderne, dépourvue de tout esprit de sacrifice chevaleresque, n’est pas loin. Comment se fit le passage en littérature de ce qui ne pouvait, décemment, ni divertir ni instruire selon la vulgate horatienne ? Véhicule de la mort et de l’injustice, le pirate est aussi le messager de l’au-delà pour le chrétien, d’une vie différente pour le commun des mortels. D’où la fascination que le pirate exerce sur ses victimes – source de romanesque – ou sur l’imaginaire social. L’image du pirate, homme libre, héros sans moralité sinon sans morale, se forme précisément au confluent de l’Âge classique et des Lumières comme un impossible absolu et pourtant réel. Ayant perdu sa défroque diabolique, même dans sa version « barbaresque », le pirate est décidément « humain, trop humain ». C’est ce que disent les premiers chroniqueurs de la flibuste, Exquemelin et Defoe.
Qu'en est-il en général de l'écriture du récit de mer? Il est, le plus souvent, le produit de complexes mises en forme, dont les récits de circumnavigation furent au XVIIIe siècle des exemples particulièrement éclairants.Les responsables d’expédition fournissent des « journaux » rédigés par eux-mêmes ou par di-vers collaborateurs - spécialistes de la navigation, naturalistes, etc. - à un ou plusieurs rédacteurs chargés de donner un continuum logique et structuré à une relation qui est nourri dans son déroulement chronologique de divers «mémoires », le tout étant souvent suivi de cartes et de planches, voire de listes - langues aborigènes , faune ou flore , astronomie , hydrographie , etc. Malgré cela, certains de ces récits sont de façon singulière présentés sous une forme personnelle. John Hawkesworth s’en explique en tête de sa compilation des voyages de Byron, Carteret, Wallis et Cook: « Lorsque j’entrepris la rédaction de cet ouvrage, on mit en question s‘il devait être écrit à la première ou à la troisième personne; mais après y avoir réfléchi, tout le monde convint qu’une narration faite à la première per-sonne, en rapprochant davantage le lecteur du narrateur, sans l’intervention d’un historien étranger, attacherait plus fortement l’attention et, par conséquent, serait plus intéressante et plus agréable » (Introduction générale). Cela permit curieusement au rédacteur de se substituer au voyageur. Il s’explique, par ailleurs, sur la procédure bizarrement administrative - où la censure des découvertes eut sans doute sa part - qui présida à la confection du texte à publier: ses « réflexions » personnelles devront être soumi-ses avant publication aux « officiers au nom desquels j’écrirais ». Et, en outre, « la relation de chaque voyage a été lue en manuscrit devant les commandants respectifs, au Bureau de l’Amirauté », puis confiée à chaque commandant pour imprimatur. C’est ainsi que se présente encore le second voyage de Cook dans lequel sont intégrés, mais signalés par des guillemets, les récits du capitaine Furneaux et des Forster père et fils, qui dialoguent ainsi avec les réflexions du navigateur . Une version primitive de ce même voyage publiée en un seul volume l’année précédente - volonté d’occuper le créneau éditorial - était fondée sur la relation d’un anonyme « journaliste de La Résolution » - le responsable du journal de bord - qui parlait avec une certaine distance de « nos voyageurs » . Précédée elle aussi par une rédaction primitive officieuse , la relation du premier voyage de Cook était, elle, tirée de ses propres « papiers » pour ce qui regardait la partie technique et sur le journal de Banks pour « la description des pays et de leurs productions, les mœurs, les coutumes, la religion, la police et le langage des peuples » . Le troisième voyage qui se termina tragiquement pour Cook fut rédigé, pour les deux premiers volumes de la traduction française, d’après les mémoires du navigateur et ceux de son chirurgien, Anderson, et, pour la suite, par le capitaine King (« Introduction générale ») . Lord Anson voyage, de son côté, avec les « meilleures relations manuscrites qu’il put avoir de tous les établissements espagnols sur les côtes du Chili, du Pérou et du Mexique » (« Préface ») et confie ses « journaux et autres » papiers à « Richard Walter, maître ès arts et chapelain du -Centurion- dans cette expédition » autour du monde, lequel rédige le texte enfin publié. On notera que les rédacteurs ne sont que rarement des hommes de mer et qu’ils appartiennent plutôt au milieu des intellectuels ou des savants qui accompagnent les expéditions. Ensuite, intervient la traduc-tion pour les voyages étrangers publiés en français. Hommes de lettres au service des libraires, connaissant plus ou moins parfaitement la langue qu’ils traduisent, jamais hommes de mer, ils sont souvent contraints, surtout dans les années 1770, à traduire très vite pour mettre sur le mar-ché, avant leurs concurrents, des recueils composites qui participent maintenant de la politique éditoriale des grands libraires parisiens. Un Jean-Baptiste Suard , un Jean-Nicolas Demeunier et quelques autres travaillent, sans doute avec des aides qui sont restés anonymes, à ces entrepri-ses grâce auxquelles les éditeurs, d’abord Saillant et Nyon, puis Charles-Joseph Panckoucke , le magnat de la presse parisienne et l’initiateur de l’-Encyclopédie méthodique-, font une part notable de leur chiffre d’affaires. Le discours d’un auteur individualisé au sens habituel du terme est remplacé par un style assez uniforme produit d’une véritable industrialisation de l’écriture: l’époque n’est plus aux fantaisies langagières d’un Challe ou d’un Choisy, mais à une langue de convention mêlant vocabulaire technique - pour la couleur locale, si l’on peut dire - à un pittoresque descriptif reposant sur quelques poncifs bien maîtrisés. Ce n’est pas là qu’il faudra rechercher un chef-d’œuvre de la littérature, même si la relation de Bougainville (1771) . - si elle est intégralement de lui - ou, moins connu, le Voyage autour du monde de Pierre-Marie-François de Pagès (1782), témoignent encore de quelques bonheurs de plume. Le -Supplément au voyage de Bougainville- de Diderot fait mesurer le contraste entre « relation » et littérature.Car la plupart des auteurs insistent sur le statut de document non-littéraire de ces relations, vieux fantasme de la république des savants pour qui les « bonnes lettres » étaient le refuge un peu honteux de la subjectivité, la fiction romanesque ou tragique ne se justifiant à la rigueur que par « l’Histoire » ou par la « Fable ». Dans son journal manuscrit , Bougainville attaque rudement Prévost et Rousseau, l’un pour avoir, en « écrivain à beau style », défiguré les « journaux des marins » dans le dessein douteux d’en faire « un livre agréable aux femmelettes des deux sexes » - l’Histoire générale des voyages! -, l’autre pour avoir demandé benoîtement si les marins étaient « hommes ou bêtes ». De fait, Rousseau, qui utilisait largement les relations de voyage pour son propre compte, avait défini dans le -Discours sur l’origine de l’inégalité- quatre catégories de voyageurs « de long cours: les marins, les marchands, les soldats et les missionnaires », dont les trois premières ne lui paraissaient pas devoir fournir « de bons observateurs » . C’est sans doute pourquoi le « géomètre » Bougainville, partie rapportée dans le corps royal de la Marine , revint, dans un passage remarqué du « Discours préliminaire » à la relation imprimée, sur l’éminente dignité de l’observation directe par rapport au commentaire philosophique ou à la mise en forme littéraire, dans une profession de foi qui témoigne tout autant du caractère hybride et non réglé de ce type de récit que de certains complexes « académiques » que Bougainville surmonta en devenant lui-même académicien comme l’avait été son frère aîné, grand savant en chambre des Inscriptions et Belles-Lettres: « Je suis voyageur et marin; c’est-à-dire un menteur, et un imbécile aux yeux de cette classe d’écrivains pa-resseux et superbes qui, dans les ombres de leur cabinet, philosophent à perte de vue sur le monde et ses habitants, et soumettent impérieusement la nature à leurs imaginations. Procédé bien inconcevable de la part de gens qui, n’ayant rien observé par eux-mêmes, n’écrivent, ne dogmatisent que d’après des observations empruntées de ces mêmes voyageurs auxquels ils refusent la faculté de voir et de penser » .

La Littérature de la mer
Bibliographie

Textes

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Hoffmann, Johann Christian, Voyage aux Indes orientales. Un jeune Allemand au service de la VOC : Afrique du Sud, Maurice, Java (1671-1676). Traduit et présenté par Marc Delpech, Besançon, La Lanterne magique, 2007, 199 p., cartes et ill.

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La Barbinais le Gentil, Nouveau voyage autour du monde […] enrichi de plusieurs plans, vues et perspectives des principales villes et ports du Pérou, Chili, Brésil et de la Chine, avec une description de l'Empire de la Chine, Paris, Flahaut, 1727, 3 vol.

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Lapérouse, Jean-François de, Voyage autour du monde sur l’Astrolabe et la Boussole (1785-1788). Choix de textes, introduction et notes de Hélène Patris, Paris, La Découverte/Poche, 2005 [reprise de l’édition Maspéro de 1980. D’après la récriture de Milet-Mureau publiée en 1797. Une modeste bibliographie complémentaire].

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[L’Estra, François de] Voyage de François de L’Estra aux Indes orientales (1671-1677). Introduction, transcription et notes de Dirk Van der Cruysse, Paris, Chandeigne, 2007, 351 p., ill. [réédition annotée de l’édition parisienne de 1677, avec en annexe un extrait de la Description de la Compagnie des Indes orientales de Pieter Van Dam (1701)].

[Marchand, Étienne], Journal de bord d’Étienne Marchand. Le Voyage du Solide autour du monde (1790-1792), Odile Gannier et Cécile Picquoin éd., Paris, CTHS, 2005 [D’après le ms. 1120 de la BM de Marseille, la publication savante d’un journal de bord inédit d’un voyage à visée commerciale qui est aussi la deuxième circumnavigation française reconnue].

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Pernety, Dom Antoine-Joseph , Journal historique d’un voyage fait aux îles Malouines en 1763 et 1764 pour les reconnaître et y former un établissement, et de deux voyages au détroit de Magellan, avec une Relation sur les Patagons, Berlin, É. De Bourdeaux, 1769, 2 vol.
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Péron, François, et Freycinet, Louis de, Voyage de découverte aux Terres australes […]pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804, Paris, Imprimerie impériale, puis Imprimerie royale, 1807-1816, 4 vol.
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Pingré, Alexandre-Gui, Voyage à Rodrigue. Le transit de Vénus de 1761. La mission astronomique de l’abbé Pingré dans l’océan Indien. Édition critique. Texte inédit établi d’après les manuscrits, présenté par Sophie Hoarau, Marie-Paule Janiçon et Jean-Michel Racault, Paris, SEDES ; Université de la Réunion,CRLHOI, 2004 [d’après les manuscrits de la bibliothèque Sainte-Geneviève (Paris) et du Service historique de la Marine (Vincennes)].

Prévost, Antoine-François, Histoire générale des voyages. Nouvelle collection de toutes les relations de voyages par terre et par mer qui ont été publiées jusqu’à présent dans les différentes langues de toutes les Nations connues […] pour former un système complet d’histoire et de géographie modernes, Paris, Didot, 1745-1759, 15 vol.

Pyrard de Laval, François, Voyage […] aux Indes orientales (1601-1611). Tome I : De Saint-Malo à Goa ; les îles Maldives & la côte du Malabar. Tome II : Goa ; l’empire maritime portugais et le séjour au Brésil. Texte établi & annoté par Xavier de Castro, et présenté par Geneviève Bouchon, Paris, Chandeigne, 1998.
Raveneau de Lussan, Les Flibustiers de la Mer du Sud, Paris, France-Empire, 1992 édition par Patrick Villiers du Journal d’un voyage fait à la Mez du Sud avec les flibustiers de l’Amérique (depuis le 22 novembre 1684 jusqu’en janvier 1689), Paris, Coignard, 1689.

Capitaine Ripon, Voyages et aventures aux Grandes Indes. Journal inédit d’un mercenaire. 1617-1627, présenté par Yves Giraud. Postface de Gérard A. Jaeger, Paris, Les Éditions de Paris-Max Chaleil, 1997 (coll. « Voyages et récits »)
Voyages de Vasco de Gama. Relations des expéditions de 1497-1499 et 1502-1503. Traductions du portugais et notes de Paul Teyssier et Paul Valentin. Présentation de Jean Aubin, Paris, Chandeigne, 1996.

Études

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Référencé dans la conférence : La littérature de la mer
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