Esthétique
«[...] dans ces pures descriptions auxquelles j’ai voulu me borner, suis-je très suspect de partialité pour ce pays d’Islam, moi qui, par je ne sais quel phénomène d’atavisme lointain ou de préexistence, me suis toujours senti l’âme à moitié arabe: le son des petites flûtes d’Afrique, des tam-tams et des castagnettes de fer, réveille en moi comme des souvenirs insondables, me charme davantage que les plus savantes harmonies: le moindre dessin d’arabesque, effacé par le temps au-dessus de quelque porte antique [...] me plonge dans des rêveries de passé mystérieux, fait vibrer en moi je ne sais quelle fibre enfouie [...]»(1991/170).
«[de retour à Tanger:] Cependant, nos préférences et nos regrets sont encore pour le pays qui vient de se refermer derrière nous. Pour nous-mêmes, il est trop tard, assurément, nous ne nous y acclimaterions plus. Mais la vie de ceux qui y sont nés nous paraît moins misérable que la nôtre et moins faussée. Personellement, j’avoue que j’aimerais mieux être le très saint calife que de présider la plus parlementaire, la plus lettré, la plus industrieuse des républiques»(1991/309).