Cette communication voudrait se pencher sur une fonction quelque peu inattendue, voire surprenante, du voyage "proche", par le biais de l'étude des promenades valoisiennes de Nerval. La thématique valoisienne apparaît chez Nerval avec les Vieilles Ballades françaises (en 1842) puis avec Les Faux Saulniers en 1850. Cette dernière œuvre qui est l'avant-texte d'Angélique et qui narre la recherche d'un livre, a fait l'objet d'interprétations nombreuses. L'une de celles-ci accorde au Valois un rôle de repoussoir vis-à-vis de Paris, la ville des livres. Nerval se rend dans le Valois pour oublier les livres, se promener simplement dans les bois, contempler la nature. L'œuvre serait ainsi représentative d'une époque - le romantisme - qui s'éprouve malade des livres, dont le pouvoir "empoisonnant" est dénoncé aussi par Flaubert, à travers sa peinture du "bovarysme". Mais s'agit-il seulement d'une époque ? Par son questionnement continuel, sa recherche incessante du sens et des savoirs, la civilisation occidentale a élevé un mur - les livres - entre les individus et le monde. D'où la fuite "valoisienne" d'un Nerval, le refuge dans la contemplation "rousseauiste" de la nature et les similitudes qu'on peut trouver entre une telle attitude et les valeurs développées par la civilisation orientale, qui privilégie la contemplation et n'a pas le même rapport au savoir.
Référencé dans la conférence : Voyager en France au temps du romantisme
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