La comtesse Waleriaze Stroynowskich Tarnowska (1782-1849) appartient à la grande noblesse polonaise du début du XIXe siècle. Elle tient en français, de 1803 à 1838, un journal intime et de voyages (11 volumes, plus de 4500 pages) où elle rend compte de ses préoccupations morales et décrit les lieux qu'elle parcourt : Rome, Saint-Pétersbourg, Vienne, Paris, Bruxelles. Son voyage à Paris, d'octobre 1824 à octobre 1826, occupe tout le volume 6, et s'inscrit dans ce double cadre générique, qui mêle l'évocation de l'intime et la description des paysages pittoresques traversés ou des monuments visités. Son cahier est à la fois le lieu de l'introspection ou de l'épanchement et le support d'un discours à tenir devant les proches, à son retour en Volhynie. Mais se combinent aussi à ces deux filiations une forte préoccupation économique, perceptible notamment dans l'intérêt de la diariste pour les progrès techniques, et une conscience politique affirmée : sans appartenir véritablement au groupe parisien des exilés polonais, Waleria Tarnowska s'affirme néanmoins comme citoyenne d'un pays partagé. Les diverses facettes de ce journal trouvent leur point de rencontre dans l'attention de son auteur à la diversité du monde - forme de cosmopolitisme récurrente à l'intérieur de cette aristocratie -, et dans une même sensibilité face à ses objets.
Référencé dans la conférence : Voyager en France au temps du romantisme
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