Savants en voyages et en images dans les Alpes
On sait que les bords de mer et la montagne furent de véritables laboratoires des sciences de la nature. Les Alpes, terrain d’observations fécondes pour l’histoire de la Terre, virent s’affronter les partisans du plutonisme et du diluvianisme ; au XIXe siècle, les savants y trouvèrent la clé des grandes variations climatiques qu’a connues la planète. Le récit de voyage fut souvent le medium choisi par les savants pour exposer leurs hypothèses, leurs recherches et leurs découvertes : le voyage savant dans les Alpes constitue ainsi une bibliothèque remarquable...
Conclusions: "Littérature de la montagne"
Les études sur la littérature de la montagne sont relativement récentes et moins développées que sur d’autres types de littérature de voyage. La bibliographie fournie en tête de ce séminaire en témoigne. Si Claire-Eliane Engel fut, par exemple, une initiatrice importante et novatrice ; les travaux sur la version francophone de cette littérature ont été le fait, depuis une vingtaine d’années, d’universitaires suisses (Lausanne, Genève) ou dauphinois (Grenoble) autour d’une production « régionale » ou liée aux études stendhaliennes sur le voyage. Une espèce de vulgate...
Présentation du projet Viaticalpes.
VIATICALPES est partenaire d'un programme international nommé VIATICA, lancé par le CRLV. Au sein de ce programme, le pôle VIATICALPES a pour objectif de constituer une base de données d'images issues de la littérature des voyages dans les Alpes et de piloter des recherches sur les images viatiques des Alpes. La phase actuelle de la recherche bénéficie d'un crédit de recherche du Fonds national suisse de la recherche scientifique pour le projet intitulé: Images viatiques, paysage et représentations scientifique Les images des Alpes dans les récits de voyage, de...
Enthousiasmes et réticences : les écrivains au Mont-Blanc entre 1800 et 1870.
Dans le _Voyage à la Tête noire_ (1831), Nodier témoigne à Hugo de sa fascination-réserve à l’égard de la montagne. Ce sentiment vient de loin. Le Mont-Blanc fut longtemps inconnu des cartographes, qui n’avaient pas conscience qu’il était le sommet le plus élevé des Alpes ; on l’appelait la Montagne maudite, et on lui associait divers localisations comme l’enfer ou le purgatoire ; on exorcisait cette montagne où la glace et les avalanches témoignaient de quelque entreprise du Malin. C’était le territoire du sacré que l’on ne pouvait décrire et où l’on ne devait pas s’...
Voyage et découverte de la haute montagne à la fin du XVIIIe siècle.
La culture européenne a découvert assez tard la montagne. Si les Anglais sont presque les premiers, au début du XVIIIe siècle, à voyager dans les Alpes, c’est le plus souvent dans des voitures fermées de lourds rideaux de cuir qui évitent de voir l’extérieur. Cet espace blanc va se remplir au cours du siècle. Le _Nouveau Voyage d’Italie_ de Maximilien Misson dans son édition de 1705 décrit le paysage du lac Léman à Genève. Dans son _Voyage d’Italie_ en 1702, Joseph Addison présente le tour du Léman et un amas de roches et de glaciers qu’il qualifie d’une « agréable...
La construction du savoir à la Renaissance entre héritages, expériences viatiques et découvertes des Alpes.
L’approche historique de la littérature géographique revient à faire une analyse d’un discours sur l’espace. Au début de l’Âge moderne, à la fin du Moyen Âge, l’héritage antique se conjugue avec l’expérience des voyageurs. Il s’agit alors de penser l’espace. Traditionnellement, on divisait en trois étapes la découverte de la montagne – en particulier des Alpes- par la civilisation occidentale : un premier temps, celui du Moyen Âge et du XVIe siècle, correspondrait à une période de refus, sauf pour quelques intellectuels suisses protestants, comme Conrad Gessner ; un...
Le récit de voyage en Suisse romande au XIXe siècle
L'intervention de Daniele Maggetti s'est interrogée sur le caractère spécifique d'une littérature de voyage romande au XIXe siècle. Après être revenu sur le mouvement de revendication identitaire qui investit l'ensemble de la production culturelle à cette époque, il s'efforce d'analyser les récits de voyage de Rodolphe Töpffer, de Charles Didier, de Valérie de Gasparin, de Charles Dubois-Melly, de Félix Bovet, de Victor Tissot, d'Edouard Rod et de Gaspard Valette, à la lumière de ce "décalage fécond" que Jean Starobinski avait théorisé dans sa présentation de La...