VIAGGI E SCIENZA

Viaggi e scienza
Les instructions scientifiques aux voyageurs

Les instructions scientifiques aux voyageurs voient le jour au XVIIe siècle, prennent une ampleur et une importance considérables dès la deuxième moitié du XVIIIe siècle et connaîtront un succès certain jusqu’au XIXe siècle. Une meilleure compréhension du monde connu mais surtout du monde jusqu’alors inconnu, exige le classement de ce dernier. Ce phénomène accentue la nécessité de recourir à des méthodes scientifiques valides et utilisables par tous les voyageurs. Ce nouveau besoin donne lieu à un nouveau genre : les instructions scientifiques aux voyageurs.

L’observation attentive des différents phénomènes naturels requiert une méthode scientifique afin que l’observateur puisse mieux les détailler et transcrire pour les expliquer ainsi aux lecteurs de plus en plus attentifs et gourmands de nouvelles scientifiques.

L’exploration de nouveaux territoires mène les voyageurs à la rencontre de nouveaux espaces, de nouvelles populations, nouvelles plantes, animaux inconnus, etc. Cela rend impérieuse l’exigence de donner des instructions aux voyageurs, sur les différents aspects dont il faut tenir compte pour pouvoir observer, analyser, comprendre et ensuite décrire de façon la plus détaillée et exacte possible, ces différentes ‘nouveautés’. Seulement dans ce cas la valeur de l’observation prend un caractère véritablement scientifique, seulement de la sorte elle peut être utile aux hommes.

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Ce type d’observation prend au XIXe siècle une telle ampleur que l’observation scientifique envahit également toute la production des périodiques de l’époque de la Restauration. Ces périodiques « donnent des indications sur la façon dont l’homme peut s’orienter dans chaque partie du globe, et met côte à côte expériences ‘domestiques’ et expériences lointaines aux limites des possibilités de survie », écrit Maurizio Bossi dans l’article « La virtù dell’osservazione », qui introduit l’ouvrage.

Les instructions scientifiques pour les voyageurs sont parties essentielles de la reconnaissance systématique de la terre entre le XVIIe et XIXe siècle. À travers leurs prescriptions l’on essaye de discipliner et stimuler l’observation des différentes réalités physiques, soit dans l’exploration extra-européenne soit dans l’investigation des zones internes du continent européen. Les textes des instructions représentent une composante fondamentale de la pratique du voyage et sont l’expression particulièrement significative du système de connaissances occidental, dans sa totalite[1].

Les années s’étalant de 1750 à 1840 voient s’affirmer progressivement la recherche systématique d’identification organique de repères se rapportant au goût pour les mirabilia que l’on réunissait sans aucune relation entre eux dans un ‘cabinet des curiosités’. Dans le cas du British Museum, à cette époque, l’exposition des ‘raretés’ réservées auparavant à une élite, deviennent patrimoine accessible à tous. L’ancienne question relative à la fiabilité du voyageur et du monde dont il rend compte et aux objets qu’il ramène chez lui, deviennent primordiales, d’où l’exigence de contrôler et uniformiser tant que possible les modalités et la transmission de l’observation.

Les exigences d’homogénéiser l’observation dans un milieu familier et dans un milieu inconnu deviennent de plus en plus évidentes, et sont régies par l’art de l’observation même. Le profil du voyageur type, ou idéal est donc dessiné dans l’œuvre de plusieurs auteurs, de Linné (1759), Fortis (1771), Lettsom (1774), Pallas (1785), etc.

L’exemple offert par nombre de voyageurs tels que La Pérouse, Cook, Baudin,… pour ne citer que quelques noms parmi les plus célèbres, se révélait si incisif qu’il proposait un model d’homme, le voyageur. Les instructions à l’attention de ce dernier en sont le « biais, l’instrument, le véhicule », au côté des périodiques. Ces derniers amplifiaient les messages des voyageurs, et constituaient à la fois un encouragement et un lieu d’accueil de leurs témoignages.

Les nouvelles connaissances acquises par les voyageurs sont en effet diffusées d’une part par le biais de la publication de leurs récits de voyage, et les rééditions en abrégé des récits estimés les plus significatifs, et d’autre part par les périodiques. L’activité de la presse se développe au point de rendre proche l’expérience directe du voyageur au lecteur. Ces périodiques, journaux, bulletins de sociétés savantes, etc. ne sont plus seulement un espace d’échange entre savants : ils doivent également solliciter l’attention du public, conformément aux nouvelles exigences économiques de la presse.

Pour les voyages, Maurizio Bossi parle d’une sorte de code moral dont les institutions sont une efficace synthèse, au seins duquel le bien spirituel de l’individu est absorbé par l’utilité collective, dans une morale dont la clef de voûte est un utilitarisme qui voit le bien de la communauté comme son fondement. Cette morale, profondément enracinée dans la conscience collective accompagne et soutient le grand mouvement d’expansion commerciale et d’investissement technique qui meut le processus d’exploration.

Le début du XIXe siècle représente le moment culminant des tendances et contradictions du long processus qui avait commencé au XVIIe siècle, processus qui dès le début à comme objectif principal l’utilité.

La longue série d’instructions écrites dans le temps constitue une clé d’accès à la compréhension de la situation sociale, des réseaux internationaux, des contradictions auxquelles amène le concept d’utilité. Considérées dans leur ensemble elles constituent un patrimoine de nouvelles sources pour la compréhension des processus de connaissance de la civilisation occidentale.

Les instructions aux voyageurs constituent un véritable genre littéraire avec des caractéristiques propres. Le volume Viaggi e scienza présente des exemples de différentes perspectives d’analyse de ce genre littéraire.

Tania Manca

Table des matières

La vértù de l’observation, S. Collini, A.V. Vannoni

I testi di istruzioni scientifiche per i viaggiatori. Aspetti di un genere dal Settecento al Novecento.

I. Per conoscere la storia della terra: le montagne.

E. Vaccari, Le istruzioni per i geologi viaggiatori in Toscana e in Europa tra Settecento e Ottocento

S.Briffaud, L’esplorazione delle montagne e la teoria del viaggio tra Sette e Ottocento

F.Waltieri, I dispositivi intellettuali delle istruzioni per la scoperta della montagna alpina (fine XVIII – inizio XIX secolo)

II. Per governare un territorio: la Toscana

L. Rombai, I matematici territorialisti toscani del Settecento. Alcuni esempi

A. Guarducci, Istruzioni di viaggio e politica del territorio: visite e inchieste amministrative nel senese e nelle maremme (secoli XVI-XVIII)

C. Vivoli, La montagna pistoiese nelle visite amministrative del secolo XVIII

III. Sulla rappresentazione visiva

M. Quaini, Istruzioni e modelli descrittivi nella cartografia degli ingegneri geografi fra Settecento e Ottocento

C. Greppi, L’inventario visivo dei paesaggi

A. Toni, « Quelle est la couleur de l’eau de l’océan? » Disegnare su istruzione.

IV. Sullesplorare, raccogliere, collezionare

G. Olmi, Bottini da terre lontane. Le collezioni di storia naturale e le istruzioni di viaggio

G. Barsanti, Le istruzioni impossibili e le istruzioni mancate: a proposito della spedizione D’Entrecasteaux (1791)

R.W. Burkhardt, Animali vivi per la Menagérie a Parigi. Istruzioni del Muséum d’Histoire Naturelle

F. Driver, Hints to travellers. La Royal Geographical Society e la cultura dell’esplorazione

V. Sull’osservazione della natura umana

C.Blanckaert, Il fatto e il valore disciplinare dell’osservazione nelle istruzioni etnografiche (secoli XVIII-XIX)

G. Pizzorusso, L’indagine geo-etnografica nelle istruzioni ai missionari della Congregazione « de Propaganda Fide » ( secoli XVII-XIX)

P. Riviale, Combattere Juarez e raccogliere crani. Le istruzioni etnologiche per il Messiciredatte in occasione dell’intervento francese (1862-1864)

G. Landucci, Le istruzioni per i viaggiatori della Società Italiana di Antropologia ed Etnologia

S. Puccini, « Il popol nostro meno civile e le sue selvagge manifestazioni ». Norme per documentare la cultura popolare italiana (1884-1914).

Notes de pied de page

  1. ^ Maurizio Bossi.

Référence électronique

Tania MANCA, « VIAGGI E SCIENZA », Astrolabe - ISSN 2102-538X [En ligne], Mai 2006, mis en ligne le 22/07/2018, URL : https://www.crlv.org/articles/viaggi-e-scienza