VOYAGE EN FINLANDE ET EN LAPONIE (1431-1898)

VOYAGE EN FINLANDE ET EN LAPONIE (1431-1898)

Le recueil rassemble huit articles, soit déjà publiés dans des revues scientifiques ou des actes de colloques, soit inédits, en rapport avec le travail de recherche mené par Alessandra Carcreff pour sa thèse sur les voyages aux confins septentrionaux du continent européen[1].

L’auteur commence par présenter les fonctions assignées au voyage et le rapport à l’altérité, à partir du XVIe siècle où les philosophes et les hommes de lettres se posent non seulement la question de « la relation entre la “vieille Europe” et les territoires récemment découverts » mais encore celle de la relation qu’entretiennent entre eux les Européens. Elle replace ensuite dans le contexte politique et esthétique du XIXe siècle l’attrait pour les pays nordiques jusqu’alors négligés.

Montaigne, témoin de toute la cruauté des guerres de religion, met en cause, on le sait, la notion de barbarie appliquée aux Indiens du Nouveau Monde, dès l’édition de 1580 du chapitre des Essais intitulé « Des Cannibales ». Selon lui, les vrais barbares sont les Européens. Seule, l’éducation appropriée de la jeunesse permettra de considérer et de comprendre les autres peuples sans a priori négatifs : l’étude de sources livresques variées devra être complétée par des voyages favorisant la réévaluation des certitudes et croyances les mieux établies. D’autres philosophes iront dans le même sens, l’Anglais Francis Bacon d’abord qui, dans son essai Of Travelling (1612), attribuera au voyage le même rôle fondamental pour l’éducation des jeunes, par les connaissances linguistiques et géographiques dont l’acquisition préalable est nécessaire et par celles dont ils ne manqueront de s’enrichir dans les pays visités avec un esprit ouvert et curieux. Le Discours de la méthode, un peu plus tard (1637), permet à Descartes de prôner également un programme éducatif selon lequel l’étude des livres précède celle « du livre du monde », elle-même complétée dans un troisième temps par une réflexion sur les apports culturels des étapes antérieures. Ayant vécu quelques mois à Stockholm, ville où il meurt, le philosophe tourangeau est également l’un des premiers hommes de lettres à parler des régions septentrionales de l’Europe.

À la charnière entre les XVIIe et XVIIIe siècles, le décentrement vers l’Est des foyers d’idées nouvelles provoqué par la Révocation de l’édit de Nantes, la fréquente mobilité d’un pays à l’autre et la lecture des très nombreuses relations de voyage par ceux et celles, surtout, qui ne peuvent voyager suscitent la « crise de la conscience européenne ». Le regard alors porté sur l’altérité ne traduit qu’étonnement et curiosité, sans le moindre effort pour la comprendre. Ainsi, en 1693, John Locke[2] assigne-t-il seulement au voyage d’éducation la fonction de compléter la formation culturelle et de permettre le développement du courage et de l’assurance de soi nécessaires pour participer ensuite activement à la vie publique à laquelle est destiné le jeune voyageur. À son apogée au XVIIIe siècle, le Grand Tour, dont les destinations prioritaires sont l’Italie, la Grèce et l’Égypte, confirme ces objectifs exclusivement pratiques. En revanche, les pays scandinaves et la Finlande, aux populations jugées sauvages et primitives, n’attirent encore que quelques esprits mûs avant tout par la curiosité scientifique.

Rousseau, quant à lui, conteste que le voyage ait intrinsèquement une fonction formatrice. Il considère que l’examen initial des hommes et de leurs mœurs est indispensable pour construire à partir de là « un modèle d’homme empirique et transcendant »[3] : seul, un voyageur ainsi solidement préparé sera en mesure d’étudier l’homme correctement, ce qui permettra d’éviter, d’une relation de voyage – en particulier en Laponie[4] – à l’autre, la répétition des mêmes erreurs d’interprétation sur des mœurs inconnues et déconcertantes. Reprenant à son compte sur ce point les idées de Montaigne, le philosophe juge que l’étude des livres ne suffit pas pour bien former les jeunes et qu’elle doit être complétée par celle du monde, à condition que cette dernière ne soit pas entravée par des objectifs économiques, comme c’est souvent le cas pour les voyageurs français, qui se distinguent en cela des Anglais : ceux-ci, voyageant « pour verser leur argent » chez les autres nations et « non pour vivre d’industrie », « s’instruisent mieux chez l’étranger que ne le font les Français », en dépit de leurs préjugés nationaux  bien ancrés. Le voyageur idéal devrait donc être « riche de génie » et de culture et, surtout, capable d’accepter et d’interpréter sans partialité toutes les particularités humaines.    

Dès la fin du XVIIIe siècle et au siècle suivant, les bouleversements politiques causés par la Révolution française puis par les guerres napoléoniennes conduisent les voyageurs vers des destinations européennes moins risquées et moins connues sans être trop éloignées. Durant le XIXe siècle, les régions nordiques deviennent un pôle d’attraction, car elles offrent de nombreux sujets d’étude dans des domaines négligés jusqu’alors (anthropologie, sociologie, linguistique, grammaire), avec l’avantage de n’avoir pas connu d’influence étrangère et donc d’avoir conservé l’authenticité de leurs coutumes primitives. Enfin, le courant romantique rend sensibles aux paysages sauvages fortement contrastés et presque féériques de la Laponie et de la Finlande les visiteurs, qui les décrivent « comme des territoires affreux et merveilleux en même temps, "monstrueux" au sens latin du terme »[5], avec des accents inspirés du sublime classique.

Suivent les huit articles qui déclinent le rapport particulier qu’a entretenu chacun des voyageurs-relateurs avec les régions septentrionales.

Mythologie ancienne et nationalisme en Finlande aux XVIIIe et XIXe siècles

Ce chapitre examine comment la longue dépendance politique qu’a connue la Finlande conduit assez tardivement mais très efficacement à l’émergence du sentiment nationaliste ‒ fondé sur la réappropriation et la fierté des origines à partir d’une épopée considérée comme fondatrice ‒ qui trouve son aboutissement dans l’accès à l’autonomie.

Privée de son indépendance dès le Moyen Âge, après son rattachement à la Suède vers 1150, et malgré son statut de Grand-duché obtenu en 1518, la Finlande connaît, au cours du XVIIe siècle, plusieurs périodes d’occupation par la Russie avant d’être cédée définitivement à cette puissance en 1809. Elle n’a l’occasion de proclamer son indépendance que le 6 décembre 1917, à la suite de la révolution russe, et de se doter d’une Constitution que le 17 juillet 1919.

Ces antécédents historiques ont pour conséquence que la langue suédoise s’est imposée dans les plus hautes couches de la société, au détriment de la langue finnoise parlée seulement dans les campagnes[6]. Si, au XVIIIe siècle, commence à se manifester de l’intérêt pour la culture traditionnelle à l’université de Turku, ce n’est que dans la deuxième moitié du XIXe siècle que sont menées en finlandais des études sur la culture nationale. Alessandra Carcreff souligne le paradoxe d’une situation où le mouvement romantique de redécouverte de la tradition et de la langue finlandaise naît dans une ville et dans une université depuis toujours influencées par la Suède ; et les premiers journaux et œuvres expliquant la culture finlandaise sont en suédois ![7]

Le passage sous domination russe favorise la naissance d’un mouvement nationaliste qui comprend que l’indépendance de la Finlande ne pourra être acquise qu’après l’appropriation par les Finlandais de leur langue et de leurs origines finnoises. Il se fixe donc un triple objectif : créer un sentiment d’orgueil national en exaltant le passé, persuader les Finnois de langue suédoise d’apprendre leur propre langue, créer une littérature nationale en langue finnoise. Bien que les premiers journaux en langue vernaculaire soient éphémères, la littérature finlandaise trouve sa voie en exploitant les deux domaines de la poésie du paysage et de la poésie épique dont les premiers chantres sont respectivement Ludivig Runeberg (1804-1877) et Elias Lönnrot (1802-1884).

La Finlande est alors personnifiée en une jeune fille qui arbore le drapeau finlandais sur fond d’un paysage de lacs et de bois typique de la Carélie vue comme le lieu mythique des origines et où ne vont cesser de se rendre les artistes au XIXe siècle. Elle est en effet le théâtre où se déroule l’épopée finnoise du Kalevala, ce qui lui vaut d’inspirer peintres (Gallen-Kallala) et musiciens (Jean Sibelius). La littérature n’est pas en reste en multipliant la publication de vieux poèmes caréliens qui stimulent les fiertés nationalistes et fédèrent les Finlandais autour de la langue des origines, dont l’apprentissage se propage rapidement dans la deuxième moitié du XIXe siècle en même temps que se multiplient les écoles de formation pour ceux qui auront à l’enseigner. L’année 1863 marque un progrès décisif pour sa diffusion car Johan Vilhelm Snellman (1806-1881) convainc le tsar de signer un édit rendant le finlandais égal au suédois dans les administrations ou les tribunaux, cette décision entraînant la création d’un nombre croissant de journaux en finlandais.

Ainsi, l’épopée nationale a stimulé la propagande politique antirusse et irrigué durablement l’imaginaire collectif, au point de faire passer les prénoms et patronymes de forme suédoise à la forme finnoise, et que les trois plus grandes banques nationales portent le nom de héros du Kalevala dont l’auteur commente ainsi un passage :

L’épisode entier de la mère de Lemminkäien qui, comme une nouvelle Isis, va chercher dans le fleuve les morceaux du corps de son fils pour le recomposer et lui redonner vie, devient métaphore du peuple finlandais qui cherche à réunir les différentes parties de son ancien corps pour rendre une nouvelle vie à la nation[8].

Des Finlandais eux-mêmes au regard de ceux qui les découvrent pour des diverses raisons et à des époques différentes, tel est le parcours proposé au fil des chapitres suivants.

Du soleil du Sud au soleil de minuit : les Italiens en Laponie et en Finlande

Il s’agit en l’occurrence de quatre Italiens (malgré l’anachronisme du terme pour trois d’entre eux). Si pour le premier, Pietro Querini, marchand vénitien embarqué de Crète en avril 1431 à destination des Flandres, afin d’y faire du commerce, l’île de Røst (Lofoten) ne faisait partie ni du trajet ni de sa durée prévus, (plus d’un an et demi, non sans la perte de la cargaison et de la moitié de l’équipage en raison de fort mauvaises conditions de navigation), pour les autres, le séjour dans les terres nordiques est délibéré, motivé par leur très vive curiosité intellectuelle et par l’envie découvrir des paysages, des hommes et leurs cultures totalement inconnus, et plus tardivement par des préoccupations scientifiques. 

Ainsi, en 1663, Francesco Negri (1623-1698), prêtre originaire de Ravenne aux connaissances et aux centres d’intérêt variés, et très curieux des particularités du monde, s’aventure dans les contrées nordiques jamais décrites jusqu’alors par un témoin oculaire, où il séjourne trois ans. Il parcourt successivement la Suède, et après un bref passage par le Danemark, la Norvège jusqu’au cap Nord, en utilisant tous les moyens de locomotion alors disponibles, parmi lesquels deux retiennent son attention en raison de leur nouveauté pour lui : les skis qu’il est le premier voyageur à mentionner et qu’il décrit d’autant mieux qu’il en a fait usage, non sans un apprentissage accompagné de chutes, et le traîneau tiré par un renne pour ses déplacements dans la Laponie norvégienne.

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À la fin du XVIIIe siècle, en 1798, c’est au tour de Giuseppe Acerbi (1773‑1846), originaire de la région de Mantoue, de parcourir la Suède, la Finlande et la Laponie en compagnie d’un colonel suédois, Anders Fredrik Skjöldebrand (1757‑1834). Les voyageurs réalisent deux exploits encore jamais tentés : traverser le golfe de Botnie gelé en traîneau et rejoindre le cap Nord par la terre.

Il faut attendre ensuite la fin du XIXe siècle (1879) pour retrouver en Laponie deux Italiens, pour la première fois animés par des mobiles purement scientifiques, le médecin et anthropologue de Monza Paolo Mantegazza (1831‑1910) et le biologiste et ethnologue Stephen Sommier (1848‑19.. ?). De Copenhague, ils gagnent par mer Göteborg et Stockholm, puis Oslo et Trondheim par le train avant de reprendre la mer à Tromsø. En Laponie, ils s’arrêtent à Kautokeino et à Hammerfest sans arriver au cap Nord, et repartent par bateau jusqu’à Tromsø d’où ils atteignent Bergen puis Oslo.

Ces quatre voyageurs ont laissé de leur voyage soit une relation publiée après leur mort par un membre de leur famille, soit un ouvrage scientifique à l’édition et à la diffusion duquel ils ont travaillé personnellement.

Comme il est fréquent, le récit manuscrit[9] du naufrage de Querini répond au besoin de raconter, pour sa famille et ses proches et pour les générations suivantes, l’expérience vécue en des régions largement inconnues alors. Si les îles Lofoten ne sont pas la « vraie » Laponie, cette relation vénitienne prélude à la connaissance des particularités des pays du Nord[10] qui nourriront les récits ultérieurs.

Bien qu’il ne parle pas les langues indigènes, hormis quelques termes appris en cours de route, Negri, hébergé par les guides locaux qui l’ont accompagné, a vécu au contact des populations et partagé leur mode de vie. Il a aussi été logé par les missionnaires et les pasteurs des paroisses norvégiennes, qui lui ont fourni, en latin, des informations sur les traditions et la culture nordiques, ce qui rend sa relation[11] très documentée. Elle est fort novatrice pour l’époque à laquelle elle a été écrite, Francesco Negri ayant séjourné trois ans dans les pays qu’il n’a cessé de sillonner, et étant entré durablement en contact avec le peuple lapon dont la culture a charmé son esprit curieux.

Alessandra Carcreff retrace l’élaboration progressive et les orientations successives de la relation d’Acerbi[12], à partir du titre des versions anglaise puis française : de tour dans le premier cas, on passe dans le second à un voyage nettement orienté vers le cap Nord. De plus, la traduction française accentue l’expression de la subjectivité du voyageur en intégrant des remarques d’ordre personnel. Le lexique lui-même traduit ce changement de perspective et prépare au romantisme de la version italienne[13], dont le contenu scientifique et culturel est très réduit au profit de l’évocation de paysages sublimes et des émotions éprouvées par le premier Italien à s’être rendu au cap Nord. Acerbi offre, à partir de constatations sur le vif, un récit analytique détaillé sur la Laponie et surtout sur la Finlande « pour la première fois visitée en profondeur et portée à l’attention de l’Europe, avec sa culture et sa littérature ».

Les enjeux scientifiques du voyage de Mantegazza et de Sommier se manifestent dans leurs ouvrages respectifs[14]. Le premier disserte, avec toujours la plus grande objectivité, sur l’ancienne religion païenne lapone et sur les traditions liées à la séance chamanique, à la chasse à l’ours et aux enterrements, tandis que le second fournit de nombreuses informations anthropologiques et scientifiques, si bien que le texte de ces deux chercheurs recourt pour la première fois à un langage technique qui rende compte du résultat de leurs enquêtes ou de certains aspects des traditions lapones, toujours évoquées sur un ton très respectueux.

« Hic tandem stetimus, nobis ubi defuit orbis »[15] : le « pénible voyage » en Laponie de J. F. Regnard

Si Mantegazza et Sommier, hommes de sciences, se gardaient de juger les peuples et leur civilisation objets de leurs études, le recul dans le temps que fait opérer le compte rendu du voyage de Regnard (1655-1709) explique sans doute le constant mépris que celui-ci manifeste à l’égard des Lapons. À l’époque où triomphe en Europe la culture française, le voyageur n’a su se départir de la certitude de sa supériorité qui a faussé son regard.

Bien qu’il ait été fort contesté en raison des très larges emprunts à l’œuvre d’un proche devancier[16] que comporte sa propre relation, le voyage de Regnard (et de deux compagnons une seule fois mentionnés) est une réalité. La découverte de la Laponie est cependant le fruit du hasard et de la disponibilité d’un esprit curieux. De Hollande, but initial du déplacement, le futur dramaturge se rend à Oldenbourg afin d’y voir la cour du Danemark ; celle-ci venant de partir pour Altona, il gagne lui-même cette ville et poursuit jusqu’à Copenhague où il est présenté au roi. Désireux ensuite de rencontrer également le roi de Suède, il part pour Stockholm où il a un long entretien avec ce dernier qui lui recommande la visite de la Laponie, quasiment inconnue alors des Européens et dont la situation et les habitants sont propres à satisfaire sa curiosité. Débarquant alors à Tornio, il continue en traîneau jusqu’à Torneträsk, aux confins de la Norvège, d’où il rayonne vers l’Est puis vers le Sud en naviguant sur le fleuve Tornionjoki en direction de Stockholm, où il parvient après environ deux mois de pérégrinations, sans avoir jamais pénétré très loin en Laponie.         

Regnard ne s’est pas soucié de vérifier les informations de sa source, d’où les erreurs qu’il a commises, reprises en cascade par ses successeurs qui lui ont fait confiance ; ainsi, il fait la part belle à la pseudo-coutume des Lapons d’offrit leurs femmes aux voyageurs, dont il garantit la véracité en mentionnant deux témoignages contemporains dont l’un présenté comme direct. Ses plagiats peuvent aussi entraîner des incohérences, ainsi à propos du panthéon lapon : il applique, à tort, le même terme qui désigne un lieu sacré constitué de pierres tantôt à un dieu unique, tantôt à des pierres qui représentent un dieu et toute sa famille. Qu’il rapporte son expérience d’une séance chamanique ou qu’il traite de la religion lapone, c’est toujours avec dédain : ne parle-t-il pas du « petit animal qu’on appelle Lapon » ?

La découverte des Lapons et de leurs coutumes lui a laissé des souvenirs pour le moins ambigus :

Nous terminâmes enfin notre pénible voyage, le plus curieux qui fut jamais, que je ne voudrais pas n’avoir pas fait pour bien de l’argent, et que je ne voudrais recommencer pour beaucoup d’avantage.

Encore dépendant, comme son devancier, des certitudes de son siècle, le célèbre auteur de Paul et Virginie va partager cette désillusion, avant que l’esthétique romantique ne modifie le regard des voyageurs.

Sur le front de guerre de la Carélie : les Observations sur la Finlande de Bernardin de Saint-Pierre

C’est en tant qu’officier du génie au service de la Grande Catherine que Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814) est chargé de vérifier l’état des fortifications des territoires russes en Finlande, en cas d’attaque de la Suède. Aussi, les Observations[17] s’apparentent‑elles à un carnet de notes de voyage écrites à la hâte et devant déboucher sur la rédaction ‒ jamais entreprise ‒ d’un traité de tactique militaire. Elles négligent de ce fait tout détail personnel : parcours suivi, moyens de transport utilisés, etc. En revanche, l’officier étudie quelles ressources on peut tirer sur le plan militaire du relief, des marais et des lacs et comment on peut renforcer les défenses existantes. Il envisage même la façon d’exploiter commercialement le pays. Mais la Carélie a laissé l’impression la plus fâcheuse au grand peintre de la végétation luxuriante de l’île de France :    

Ce serait un journal bientost fait que celui de mon voyage en finlande, des roches, des bois, des lacs, quelques malheureux villages, des villes fort pauvres, voila tout ce que vous voyés jusqu’aux frontières de suède. Les mœurs des habitants sont tristes comme le pays, et il y en a deux grandes raisons, le climat et la mauvaise nourriture […][18].

« Un spectacle à épouvanter le regard humain ! » : le cap Nord (et d’autres clichés boréaux) dans les récits de voyage du XIXe siècle

Deux relations qui ont donné naissance aux mythes du Nord et du cap Nord mettent en évidence le changement des goûts et des mentalités. Il s’agit du Voyage pittoresque au cap Nord d’Anders Fredrik Skjöldebrand (effectué avec Giuseppe Acerbi), contenant soixante aquatintes réalisées sur place et accompagnées d’un texte, et du Voyage d’une femme au Spitzberg de Léonie d’Aunet[19] (1820-1879). Le terme « pittoresque » du premier ouvrage doit s’entendre au sens littéral qui renvoie à la peinture. Il définit aussi bien la représentation d’un Nord mythique atteignant souvent au sublime ‒ avec des contrastes de lumières, éventuellement sous le soleil de minuit, et des paysages grandioses ‒ que la représentation de la vie quotidienne des Lapons dans un paysage bucolique.

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Quant à Léonie d’Aunet, qui accompagnait son mari peintre officiel de la Commission scientifique du Nord, entre 1839 et 1840, elle est la première femme à se rendre au Spitzberg. Vivant à Paris, elle fréquente les milieux littéraires, qui la mettent en relation avec les écrivains les plus célèbres de son temps (dont Victor Hugo et Théophile Gautier). Imprégnée de leurs choix esthétiques, elle décrit avec une grande virtuosité des lieux impressionnants pour leur beauté ou pour leur configuration naturelle. Elle aussi atteint au pittoresque sublime dans sa description du dégel au Spitzberg, où elle combine magistralement sur le mode emphatique notations visuelles et notations auditives à l’intensité extrême, encore accentuée par la valeur du présent, à la fois d’actualité et de permanence :   

[…] on dirait des rochers de pierres précieuses : c’est l’éclat du diamant, les nuances éblouissantes du saphir et de l’émeraude confondues dans une substance inconnue et merveilleuse. […] Je voyais se heurter autour de moi des morceaux d’architecture de tous les styles et de tous les temps : clochers, colonnes, minarets, ogives, pyramides, tourelles, coupoles, créneaux, volutes, arcades, frontons, assises colossales, sculptures délicates […]. Cet ensemble étrange et merveilleux, la palette ne peut le reproduire, la description ne peut le faire comprendre ! […] La mer, hérissée de glaces aigues, clapote bruyamment ; les pics élevés de la côte glissent, se détachent et tombent dans le golfe avec un fracas épouvantable ; les montagnes craquent et se fendent ; les vagues se brisent furieuses contre les caps de granit ; les îles de glace, en se désorganisant, produisent des pétillements semblables à des décharges de mousqueterie ; le vent soulève des tourbillons de neige avec de rauques mugissements ; c’est terrible et magnifique : on croit entendre le chœur des abîmes du vieux monde préludant à un nouveau chaos. […] Cela tient à la fois du fantastique et du réel ; cela […] hallucine l’esprit et le remplit d’un indicible sentiment, mélange d’épouvante et d’admiration.

Elle sait aussi restituer avec humour les saveurs brûlantes autant que rebutantes pour elle d’un potage norvégien, avec de l’eau-de-vie pour seule boisson :

Je crus manger du feu. Le traître avait été abondamment poudré de piment. […] Au milieu du conflit de goûts, de saveurs et d’aromes qui ahurissaient complètement mon palais, je distinguai, dans cette mêlée bizarre, du sucre, du jus de gibier, du piment, du vin, des œufs et toutes les épices connues ; l’addition d’un peu de poudre à canon ne me paraîtrait pas invraisemblable.

Skjöldebrand et Léonie d’Aunet sont des pionniers qui ont découvert ces pays dans toute leur authenticité. Mais à la fin du XIXe siècle, l’expansion du tourisme occidental « de masse » favorisé par des facteurs politiques et économiques fortifie des mythes que les Lapons vont s’employer à consacrer, en organisant des tours et en satisfaisant le goût pour l’exotisme des voyageurs par la vente d’objets « typiques » venus d’ailleurs.

Le tourisme français en Laponie : naissance d’une typologie de voyage à la fin du XIXe siècle

Ce chapitre expose aussi bien l’accueil réservé aux touristes par les Lapons que les pratiques de voyage les plus courantes.

Le développement des moyens de transport devenus plus rapides et moins coûteux et la stabilité politique des pays du Nord de l’Europe favorisent l’apparition des Européens occidentaux dans ces contrées à partir des années 1870, d’autant que sont publiés de façon concomitante les premiers guides touristiques et plusieurs récits de voyage de personnes plus ou moins célèbres, utilisés comme guides. Si ces ouvrages présentent les Lapons comme un objet de curiosité, en réalité, ceux-ci vont rapidement et habilement exploiter la curiosité des touristes et leur quête de dépaysement, en créant à Tromsø un campement où sont présentés tous les éléments « typiques » des coutumes lapones, en vente à la fin de la visite. De manipulé pour le plaisir du visiteur, le Lapon devient manipulateur, par l’attitude commerciale qu’il a mise en place.

Tout renseignement sur l’équipement nécessaire (vêtements, chaussures, bagages appropriés) et sur l’organisation matérielle est négligé. Seule, Léonie d’Aunet intègre dans le corps même de son récit ces informations ordinairement reléguées, dans les rares cas où les ouvrages les fournissent, en appendice, où figure aussi parfois le programme de l’agence à laquelle a eu recours le voyageur. Pour accéder au cap Nord, la navigation le long de la côte norvégienne est privilégiée et, signe que l’attrait pour l’inconnu est la motivation première du voyage, les relations ne décrivent jamais le trajet de retour, de sorte qu’il n’est plus question de « Tours », comme aux siècles antérieurs, mais de simples récits de « voyages » dont les titres soit se réfèrent explicitement au tourisme (Un touriste en Laponie)[20],soit mentionnent la destination finale (De Paris au cap Nord).

Partant le plus souvent seuls, les touristes sont amenés à nouer des relations avec les autres voyageurs sur le bateau ; aussi écrivent-ils leurs récits à la première personne du pluriel qui traduit le partage de souvenirs, d’expériences et de réactions face à la beauté grandiose des sites nordiques.

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Ils privilégient les petites anecdotes de la vie commune visant à valoriser la personne du voyageur. La description des paysages s’effectue sur le mode de la force brutale dont Léonie d’Aunet a déjà fourni un très brillant exemple. Mais c’est surtout à l’aspect mortifère des éléments qu’est sensible Paul Ginisty, qui visite la Laponie en 1882 :

[Face au courant de Salstrom] c’est une impression d’effroi raisonné qu’on éprouve. Ces eaux furieuses ne sont pas toujours écumantes, mais on sent leur force invincible de destruction, leur hâte d’engloutir, leur méchanceté. Sous le gris du ciel, elles ont des reflets noirs, elles sentent la mort, elles sont tragiques. […]

On n’a pas là une de ces brusques surprises, comme on en éprouve si souvent devant les spectacles de la nature en Norvège, mais une terreur froide, qui s’augmente à mesure qu’on se rend mieux compte de la puissance sans pareille de ces masses d’eaux[21].

Chez les Lapons et ses sources critiques : un portrait du peuple lapon à la fin du XIXe siècle

Les témoignages directs de voyageurs vont servir de matériau permettant à Remy de Gourmont (1858-1915) l’écriture de son essai Chez les Lapons[22].

Grand « dévoreur » de livres depuis sa plus tendre enfance et familier des bibliothèques, l’écrivain sédentaire a lu un certain nombre de récits de voyage en Laponie, dont celui, fondateur, de Regnard pour le plus ancien jusqu’à d’autres, contemporains, comme Un touriste en Laponie d’Alfred Kœchlin‑Schwartz (ouvrage mentionné et référencé au chapitre précédent). Ces textes lui ayant inspiré d’écrire un ouvrage de vulgarisation sur la Laponie alors très en vogue, il a considérablement enrichi ses lectures, auxquelles il a largement emprunté, n’ayant pas effectué lui-même le voyage. Outre le récit d’Alfred Kœchlin‑Schwartz, ses sources principales sont le Voyage de Laponie de Regnard et l’Histoire de la Laponie de Johannes Scheffer ainsi que le Voyage au Cap Nord d’Acerbi dont il reprend parfois la disposition et dont il s’inspire ponctuellement.

Loin de toute prétention scientifique, l’essai entend seulement synthétiser les connaissances les plus générales sur la Laponie. Il ignore les mélanges et les divisions entre les différents groupes ethniques, les apports des langues germaniques et slaves (norvégien, suédois et russe) à la langue lapone. Il développe de façon privilégiée ce qui est le plus propre à dépayser le lecteur, costume, habitat, nourriture, rennes, terrains de pâturage, chasse (à la baleine et à l’ours, cette dernière impliquant tout un rituel) et pêche. Sont décrits également, de façon le plus souvent simplifiée, les usages à la naissance, lors des fiançailles, des noces et des enterrements. Gourmont évoque aussi les anciennes divinités du panthéon lapon mises en relation, afin de les rendre plus familières, avec les divinités gréco-romaines, avant de passer à la description du tambour runique, consulté avant toute démarche importante. Il détaille enfin les pouvoirs du chaman.

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          Tambour runique, dessus                                     Tambour runique, dessous,
                                                                                   avec en bas le marteau en corne de renne

Selon Alessandra Carcreff, Chez les Lapons est un essai qui ne manque pas de qualités en dépit de ses limites (simplifications pouvant aller jusqu’au simplisme) : d’un style vif, la narration des particularités et des caractéristiques de la vie lapone est propre à capter l’attention du grand public ; de plus, Remy de Gourmont a puisé aux sources les plus directes de voyageurs qui ont su exprimer toute la fraîcheur de leur regard.

Le protégé des Uldra. Axel Munthe en Laponie

Originaire de la Suède méridionale, Axel Munthe (1857-1949) a passé sa jeunesse au contact de la nature, auprès de sa nourrice sami. Tout jeune médecin émigré à Paris, il décide d’entreprendre, en Laponie suédoise, un voyage qu’il retrace dans son recueil de souvenirs Le Livre de San Michele[23].

C’est l’occasion pour l’éditrice de présenter les aspects les plus curieux, pour un esprit occidental, des coutumes et des croyances lapones, car Munthe est hébergé par la famille d’une tribu de Sami nomades qui élève des rennes. Le rapport des Sami aux animaux (ours, loup, renne et chien), évoqué pour le voyageur par Turi, le chef du clan, est très important en particulier parce que, selon le mythe des origines des Lapons Skolt, le premier homme sami descendrait de l’union d’un ours avec une jeune fille.

Les Lapons croient aussi en l’existence d’un petit peuple souterrain, les Uldra qu’il faut ménager afin de ne pas s’attirer de malheur, comme le vol d’enfants, et qui sont les alliés des chamanes dans leur fonction de guérisseurs. Ils se manifestent principalement auprès des animaux et des enfants. D’autres esprits typiques de la culture traditionnelle sami sont les Stallo, esprits des morts géants et méchants dont il faut se garder, alors que les Trolls appartiennent originellement à la culture germanique, influente dans la Laponie suédoise : ce sont des ogres géants, méchants et gardiens de grands trésors. Les redoutables vampires viennent compléter la série.

Ce sont enfin les vêtements traditionnels de sa guide qui fascinent le voyageur ainsi que le recours de celle-là au briquet d’amadou pour allumer le feu, lorsque sa propre boîte d’allumettes mouillée n’est d’aucun secours. De même, le meilleur havresac imperméable acheté à Londres n’empêche pas que tous ses vêtements soient trempés alors que ceux de la guide, « dans un laukos d’écorce de bouleau fabriqué à la maison restent parfaitement secs ».  

Munthe en tire un constat pessimiste sur les défaites de la civilisation, que confirme le fait que les Lapons ignorent le vol.

Au pays de Jouluppuki. Voyage dans les traditions de Noël en Finlande et dans la Laponie finlandaise

Ce chapitre propose une conclusion sur le mode festif : il rappelle que la fête de Noël est d’origine païenne, liée au solstice d’hiver ; il donne les deux origines possibles de la tradition de l’arbre de Noël ; il détaille le très copieux menu de ce jour de fête dans une famille noble à Helsinki et dans une famille de paysans finlandais (entre 1842 et 1844). Il ne saurait se terminer sans évoquer le Père Noël qui trouve ses origines dans la philosophie animiste selon laquelle l’Esprit de la Nature est représenté par une figure cornue, l’Herne, esprit de la chasse et de la fertilité à connotation phallique.

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L’Herne

La tradition perdure dans le nom car, en finlandais, le Père Noël s’appelle Jouluppuki, de « Joulu », Noël et « pukki », chèvre. La figure de l’Herne a ensuite été assimilée à plusieurs autres jusqu’à ce que le Père Noël doive sa popularité mondiale au fait d’avoir servi, à une époque pas si lointaine, à la publicité de Coca-Cola !

Les régions les plus extrêmes de notre planète ont, certes, livré progressivement leurs mystères, et il n’est plus de terræ incognitæ pour susciter mythes et fantasmes. Cependant, le Voyage en Laponie et en Finlande est d’un grand intérêt encore pour nous, lecteurs du XXIe siècle, et à plusieurs titres.  

La variété des époques étudiées et des motivations des voyageurs ‒ à une exception près ‒ qui se sont rendus en Finlande et en Laponie offre un témoignage très riche, complété par de nombreuses citations et illustrations, du regard porté sur ces contrées qui ont semblé si longtemps en dehors du monde civilisé. L’ouvrage d’Alessandra Carcreff permet ainsi de mesurer l’évolution des mentalités quant à l’appréhension de l’altérité : il montre le passage du rejet total et dédaigneux à l’objectivité scientifique avant que le respect dont celle-ci était empreinte se dilue dans la quête d’un exotisme de pacotille. Il rappelle encore les enjeux stratégiques dans le rapport de force entre ces pays et le nouveau contexte politique qui a pu finalement s’y établir. C’est donc indirectement tout un panorama de l’histoire humaine qui est ici présenté de façon claire et précise, avec la sensibilité et l’esthétique propres au temps de chaque narrateur.  

Geneviève Le Motheux

Notes de pied de page

  1. ^ Alessandra Orlandini Carcreff, Viaggio in Lapponia e in Finlandia (1431-1898) Voyage en Laponie et en Finlande, Monaco, LiberFaber, 2014, édition bilingue italien-français, 256 p., ill. L'ouvrage est préfacé par François Moureau, directeur de la thèse soutenue en 2008 à l'Université de Paris 4-Sorbonne sous le titre Au pays des vendeurs de vent. Voyages et voyageurs en Laponie et en Finlande du XVe au XIXe siècle : l'invention du récit de voyage aux terres boréales. 
  2. ^ Somme Thoughts Concerning Education, Oxford, Clarendon, 1989 (trad. fr. : Quelques pensées sur l’éducation, Paris, J. Vrin, 1966).
  3. ^ Démarche appliquée au siècle suivant au domaine anthropologique par le botaniste Charles Martins qui, voyageant en Laponie en 1838 avec la Commission scientifique du Nord, effectue sur place des mesures céphalo-métriques sur plus de cent quarante Lapons, Norvégiens ou Finnois, afin de rendre compte précisément de la morphologie de ces hommes qui sont leurs exacts contemporains.
  4. ^ C’est ainsi qu’en 1820, pour pallier ce défaut de connaissances, est créée au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris une école de « voyageurs naturalistes » envoyés en mission avec un guide d’exploration et des objectifs bien définis, non sans avoir reçu au préalable une solide formation scientifique.
  5. ^ P. 39.
  6. ^ Au XVIe siècle, à une exception près, les seuls textes en finlandais concernent des ouvrages religieux, ainsi que le précise Alessandra Carcreff.
  7. ^ P. 51.
  8. ^ P. 67.
  9. ^ Le récit Viaggio del magnifico messer Piero Quirino, conservé dans deux manuscrits l’un à la Bibliothèque vaticane et l’autre à la bibliothèque Marciana à Venise, a été publié dans une traduction française par Claire Judde de Larivière sous le titre Naufragés, Toulouse, Anacharsis, 2005, avec des extraits de l’œuvre de Ramusio.
  10. ^ « Sauna, générosité et hospitalité des habitants, production et séchage des morues, dont Querini est le premier à parler », p. 75.
  11. ^ Viaggio settentrionale, Padova, Stamperia del Seminario, 1700. Citation p. 91.
  12. ^ Travels through Sweden, Finland and Lapland to the North Cap in the years 1798 and 1799, ouvrage traduit en français et révisé par l’auteur en 1804, sous le titre Voyage au Cap Nord par la Suède, la Finlande et la Laponie.
  13. ^ Viaggio al Capo Nord, Milano, Sonzogno, 1832.
  14. ^ Viaggio in Lapponia coll’amico Stephen Sommier, Milano, G. Brigola, 1881 et Stephen Sommier, Viaggio in Norvegia ed in Lapponia, Torino, G. Candeletti, 1881.
  15. ^ « [Après bien des aventures par terre et par mer] nous nous sommes arrêtés ici, où la terre nous a manqué » : dernière ligne de l’épitaphe gravée par Regnard et ses deux compagnons sur une pierre, près d’un lac en Laponie norvégienne.
  16. ^ Johannes Scheffer, Lapponia, id est regionis Lapponum et gentis nova et verissima descriptio, Francofurti, ex officina Christiani Wolffii, 1673 (trad. fr. : Histoire de la Laponie, sa description, l’origine, les mœurs, la manière de vivre de ses Habitans, leur Religion, leur Magie, &les choses rares du Païs, Paris, Olivier de Varenne, 1678). Regnard effectue son voyage en 1681 (départ de Tornio le 23 juillet, arrivée à Stockholm le 27 septembre), mais son récit n’est publié, à titre posthume, qu’en 1731 : « Voyage de Laponie », dans Les Œuvres de M. Regnard, Paris, Veuve de P. Ribou, 1731, t. 1, p. 91-93. Citation finale op. cit., t. 1, p. 292.   
  17. ^ Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, Observations sur la Finlande, Yrjö Hirn éd., Helsingfors, Tidnings & Tryckeri-aktiebolagets, 1906, d’après le manuscrit trouvé par l’éditeur la même année à la Bibliothèque municipale du Havre.
  18. ^ P. 33. L’auteur note pour finir que le corpus relatif au voyage italien dans les pays nordiques est très riche et encore largement sous-exploité, et qu’il serait souhaitable d’en entreprendre l’analyse dans divers domaines aussi bien littéraires que scientifiques.
  19. ^ Skjöldebrand, Anders Fredrik, Voyage pittoresque au cap Nord, Stockholm, Charles Delén et J. G. Forsgren, 1801-1802, 4 cahiers ; Aunet, Léonie d’, Voyage d’une femme au Spitzberg, Paris, Hachette, 1854 ; citations respectivement p. 145 et 147.
  20. ^ Alfred Koehlin-Schwartz, Paris, Hachette, 1882.
  21. ^ De Paris au Cap Nord. Notes pittoresques sur la Scandinavie, Paris, J. Rouam & Cie, 1892, citation p. 165.
  22. ^ Gourmont, Remy de, Chez les Lapons, Paris, Firmin-Didot, 1890.
  23. ^ [1929] traduit pour la première fois en français en 1934, Paris, Albin Michel, 1935.

Référence électronique

Alessandra ORLANDINI CARCREFF, « VOYAGE EN FINLANDE ET EN LAPONIE (1431-1898) », Astrolabe - ISSN 2102-538X [En ligne], Juin / Juillet 2015, mis en ligne le 14/08/2018, URL : https://www.crlv.org/articles/voyage-en-finlande-en-laponie-1431-1898